Pour abus de confiance : Omer Sidao Diatta prend 6 mois ferme.

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Publié le lundi 28 octobre 2019 | Enquête Plus

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Omer S. Diatta a comparu devant le tribunal des flagrants délits pour abus de confiance au préjudice de la prénommée Aminata. Il a écopé de 6 mois ferme pour l’avoir flouée sur une marchandise d'une valeur de 3 millions de francs.

Aminata Dieng est une jeune maman de deux enfants qui était partie tenter sa chance au Maroc, afin de subvenir aux besoins de ses enfants. Elle s’occupait avec son travail dans un centre d'appel, la journée, et, le soir, elle préparait des mets qu'elle vendait aux Sénégalais du marché de la ‘Medina ‘. Seize mois durant, elle a cravaché dur et serré la ceinture pour s'acheter des marchandises d'une valeur de 3 millions. Le 1er Août 2019, elle était de retour au bercail avec des chaussures, des habits, des tissus et des accessoires pour femmes. Après un mois passé à la maison familiale, elle a décidé de se chercher un appartement, puisque ladite demeure était en réfection pour ensuite être mise en vente. Elle a parlé de son projet à Babacar, un de ses voisins. Ce dernier l'a mis en rapport avec son ami Omer qui l’aurait grugée.

Hier, devant le tribunal des flagrants délits, Aminata a expliqué sa mésaventure avec Omer, pleurant à chaudes larmes durant tout le procès : ‘’Je ne le connaissais pas, c’est Babacar qui m'a mis en rapport avec lui pour qu'il me loue un appartement. Il m'a proposé de me garder mes affaires, le temps qu'il trouve un appartement et un magasin. J’ai fini par accepter, lui précisant que c’était de la marchandise enrôlée de papier film dans des sacs de voyages et cartons. Il m'a rassuré en me jurant que personne n'y toucherait. Trois jours après, je l'ai appelé en vain pour récupérer les bagages. Je me suis pointée devant chez lui et sa voisine m'a dit qu'il était à l’intérieur. J'ai décidé de l'attendre dehors, tout en continuant de l'appeler. Il ne décrochait toujours pas.

Environ dix minutes après, il est sorti ‘’. Selon Aminata, il était pris de panique, a regardé son téléphone et a, de suite, décrété qu'il n'avait pas vu ses appels. Aminata lui fait savoir qu’elle souhaitait reprendre ses affaires. A peine ont-ils monté deux marches d’escaliers qu’Omar a lâché : ‘’il y avait un taxi garé devant la maison, est-ce qu'il n'aurait pas volé tes affaires ? ‘’. La plaignante a pensé que le mis en cause plaisantait. Mais une fois dans la chambre d’Omer, son monde s'est effondré. Elle avait tout perdu, ses sacs et cartons étaient vides. C’est ainsi qu’elle a sommé Omer de la suivre à la police.

Selon l’accusé, c'est Babacar qui lui a demandé de lui garder ses affaires. ‘’Trois jours après, elle vient vérifier ses bagages et me dit qu'il en manquait beaucoup. Elle m'a proposé d'aller à la police et j'ai moi-même payé le taxi. J'ignorais ce qui était dans les sacs ; ne n'ai rien pris de sa marchandise comme elle le prétend ‘’, a-t-il déclaré au tribunal. Alors que dans l’enquête préliminaire, il avait reconnu les faits pour lesquels il a comparu.

Daouda Ba, petit-ami de la sœur d’Omer, en sa qualité de témoin, rapporte qu'il n'en sait pas plus que ce qu’Aminata lui a raconté.

Le parquet, dans ses observations, a trouvé que l'abus de confiance est constitué : ‘’on ne peut que le tenir pour responsable. Dans l’enquête préliminaire, il avait reconnu les charges et avait confessé avoir vendu la marchandise‘’, a martelé le procureur avant de requérir une peine d’emprisonnement de 2 ans ferme

Le conseil d’Omer, Me Diatta, a plaidé la légèreté des accusations portées contre son client : ‘’la partie civile n'a aucune preuve pour étayer ses accusations. Elle n'a que sa parole et des larmes devant votre juridiction. Il n'y a aucune facture, aucun document de voyage, pour justifier la marchandise dont elle parle‘’, a-t-il plaidé. Il estime étrange qu'une quantité de marchandises aussi importante soit confiée à un inconnu, sans témoin, dans un local en paille. Sur ce, il a demandé au tribunal la relaxe de son client au bénéfice du doute.

Le tribunal a finalement condamné Omer à 2 ans dont 6 mois ferme. En sus, il devra payer la somme de 3 millions à Aminata Dieng.

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