Le thème de la commémoration ce weekend à Paris de la création de la Maison d’édition Présence Africaine, « 70 ans de transmission » est d’autant plus pertinent que « les générations futures ont le droit de savoir et surtout de perpétuer le combat ». C’est l’avis du poète Amadou Lamine Sall, Lauréat des Grands Prix de l’Académie française, dans une interview accordée à APAnews.
Pour cette grande figure de la littérature sénégalaise et africaine francophone, la réussite de ce défi de la « transmission » exige de « ne jamais oublier l’esprit des anciens, des premiers pionniers. Ne jamais oublier ce qu’a été le combat de Présence Africaine et ce que doit rester Présence Africaine ».
72 ans après la création de la Revue Présence Africaine et 70 ans après celle de la Maison d’édition éponyme, M. Sall estime qu’aujourd’hui, très peu d’auteurs connaissent véritablement cette dernière et le rôle qu’elle a joué dans la défense et l’illustration de la littérature et de la pensée africaines francophones.
« Présence Africaine doit être plus vivante encore, plus opérationnelle, plus tournée vers la nouvelle génération d’auteurs africains. Elle doit s’ouvrir aux jeunes poètes et écrivains parmi les meilleurs », souligne le poète.
Face aux problématiques de l’heure, notamment le terrorisme, le changement climatique, le racisme dans la Diaspora, etc. l’urgence change de cap.
Le rôle « historique et admirable » de Présence Africaine à travers l’éclosion du « génie nègre » a été bien incarné par « des auteurs grandioses et difficiles à renouveler ».
« L’esprit de Présence Africaine est bien, bien loin. Elle-même ne le défend même plus comme il se doit ! », martèle « avec beaucoup de respect » le poète qui invite à un nouveau sursaut pour conduire sa renaissance par de nouveaux auteurs.