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Art et Culture

Présence Africaine, héritière des Négritudes !
Publié le samedi 26 octobre 2019  |  Agence de Presse Africaine
70e
© Présidence par LM
70e anniversaire de “Présence Africaine“
Paris, le 25 octobre 2019 - Le président de la République a pris part, le vendredi 25 octobre, à la célébration de l`anniversaire des 70 ans de “Présence Africaine“.
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« Alioune Diop restera celui qui a permis aux Noirs de s’exprimer. Sans cet outil qu’il a forgé, nous serions demeurés ce que nous avons toujours été : des muets », ainsi se réjouissait dans ses écrits Mongo Béti (1932-2001), l’auteur camerounais à propos de la création, il y a 72 ans, de la Revue Présence Africaine.

La période post-seconde Guerre Mondiale marquée certes par la naissance de courants politiques dans la France métropolitaine, a surtout coïncidé avec un nouvel élan d’écrivains afro-francophones et antillais déterminés à revendiquer leurs identités culturelles et historiques.

C’est dans ce contexte, précisément en 1947, que le Sénégalais Alioune Diop créa la revue Présence Africaine.

En plus d’être mouvement et tribune pour l’intelligentsia noire, elle a permis l’éclosion d’une littérature « nègre » basée sur des idéaux différents mais tous liés à la cause noire d’après-guerre.

« Cette revue ne se place sous l’obédience d’aucune idéologie philosophique et politique (...)», dira dans le premier numéro son fondateur surnommé « Le Socrate noir » pour sa « maïeutique » en faveur de ses pairs écrivains.

Certes des associations noires – ou mieux, des réseaux littéraires afro-francophones et antillais - avaient déjà vu le jour en France, avant même le Comité de défense de la race nègre et le journal « La Voix des Nègres » fondés en 1926 par le Sénégalais Lamine Senghor. Ou encore l’association « La Ligue de défense de la race nègre » ou la revue « La Race nègre » créées l’année suivante.

Des auteurs comme Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Léon Gontran Damas, etc., symboliques pionniers de la Négritude ayant tous publié chez Présence Africaine, comme d’autres auteurs d’ailleurs, ont trouvé en cette revue, le lieu de rencontres et d’échanges.

« Présence Africaine a représenté une opportunité et a ouvert un lieu de débats. Les écrivains ont eu l’assurance de pouvoir publié », a rappelé à APA Dr. Abdoulaye Imorou, enseignant-chercheur à l’Université du Ghana.

Selon lui, « cette assurance s’accompagne d’une forme de liberté, celle de pouvoir écrire comme on veut ou en tout cas presque ».

Présence Africaine a donc permis aux écrivains noirs de pouvoir « décider des orientations de la littérature africaine », a souligné Dr. Imorou.

Cependant il est reconnu que le contexte colonial, jadis marqué par des censures de certains écrits revendicatifs, entravait l’émergence d’une pensée noire.

« L’époque de la naissance de la Revue Présence Africaine était plus compliquée qu’aujourd’hui parce qu’il y avait beaucoup plus de revendications », a indiqué à APA la petite-fille de Alioune Diop, Marie Kattié, chargée de communication de Présence Africaine.

Présence Africaine, c’est aussi une Maison d’édition



Au-delà de la revue, Présence Africaine incarna également le statut de réceptacle d’œuvres d’écrivains noirs. La Maison d’édition créée deux ans plus tard (1949) également par Alioune Diop, publia le premier ouvrage à polémique de Placide Tempels, « La Philosophie bantoue».

Cette publication somme toute courageuse, compte tenu des réticences des autres éditeurs d’alors d’obédience philosophique partisane et d’intérêt franco-français, créa le déclic d’une nouvelle idée. C’est « l’idée d’une libération des peuples noirs de la pensée, de notre présence, de notre existence ; car au fond, on était nié, on n’existait pas » dira Christiane Yandé Diop, la veuve de Alioune Diop.

A l’occasion de la commémoration ce samedi à Paris des 70 ans de la Maison d’édition "Présence Africaine", plusieurs figures de la littérature africaine, notamment Wole Soyinka, Ngugi Wa Thiong’o, Djibril Tamsir Niane, Théophile Obenga, se retrouvent pour rendre hommage à son fondateur Alioune Diop.

Cette célébration se tient dans le cadre des Universités de la Rentrée de Présence Africaine (URPA).

Plusieurs tables-rondes sont prévues autour du thème « 70 ans de transmission » pour célébrer cet anniversaire.

Pour Marie Kattié, le terme « transmission » renvoie naturellement au « but premier de Présence Africaine » qui est de « transmettre la culture, les idées des différents intellectuels depuis sa création ».

Dng/APA
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