Le commissaire central de Dakar s’est évité le pire en acceptant de se déplacer chez Serigne Modou Kara Mbacké où Me Abdoulaye Wade était annoncé. La police a reculé après avoir convoqué le religieux mouride au commissariat central.
Le guide religieux, Serigne Modou Kara Mbacké, a fait hier les frais d’une convocation à la police. Et puis, on a voulu mettre la pédale douce. Le leader du Parti de la vérité pour le développement (Pvd) a été finalement entendu à son domicile par le commissaire central de Dakar. Selon les propos de l’officier de police, rapportés par le porte-parole du chef religieux, des individus avaient déjà commencé à prendre d’assaut le commissariat central dès l’annonce de la convocation. Alors que Me Abdoulaye Wade, dit-on, était sur le point de rallier le centre-ville pour rendre une visite de courtoisie à Kara.
Craignant un débordement, le commissaire central, Abdoulaye Diop, a préféré se déplacer au domicile du guide religieux surnommé général Kara pour l’interroger. Une première. L’interrogatoire est lié à l’interdiction de port d’uniformes sans autorisation prise par le ministère de l’Intérieur depuis lundi. Le chef religieux entretient une milice habillée depuis plusieurs années. Le ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, avait annoncé la couleur. Il a saisi les autorités administratives et les services de sécurité afin qu’ils puissent prendre toutes les dispositions pour mettre fin au port d’uniformes militaires ou de toute autre tenue sans autorisation préalable.
A travers la presse, l’adjudant Mbaye Sadi Diop, conseiller en communication du ministre de l’Intérieur, a déclaré que «le ministère de l’Intérieur est en train de rappeler simplement une disposition du décret numéro 2003-447 du 23 juin 2003 conformément au port de l’uniforme ou de la tenue au Sénégal. Ceux-là qui ont droit à la tenue sont les forces de sécurité et de défense et tous ceux-là qui exercent des activités de surveillance : gardiennage ou d’escorte de biens privés qui sont soumis à une autorisation préalable signée par le ministre de l’Intérieur». Le policier ajoute : «Tout autre individu, en dehors de ceux-là que je viens de citer, n’a pas droit au port de l’uniforme et n’est pas exempt de sanction.» Il a confirmé que des instructions ont été données aux autorités administratives, aux services de la police et de la gendarmerie qui se chargeront de veiller à une application stricte de la loi. Ladjudant Diop a rappelé que le port illégal d’uniformes est condamné par le Code pénal sénégalais. Le ministère de l’Intérieur invite les citoyens à se conformer à la loi, «à défaut ils seront contraints par les forces de sécurité et de défense d’enlever tout port illégal d’uniformes».