Le Groupe de la Banque mondiale, dans son étude Doing Business 2019, parvenu jeudi soir à APA, informe que le Nigéria, plus grande économie de la région Afrique subsaharienne, et le Togo se classent parmi les meilleures progressions de l’année grâce à la mise en place de 73 réformes sur une période de 12 mois se terminant le 1er mai.
Le Togo est sur la liste des meilleures progressions pour la deuxième année consécutive grâce notamment à des réformes visant à réduire les frais liés aux permis de construire et à simplifier les procédures d’enregistrement de propriété. Pour sa part, le Nigéria a mené des réformes qui ont eu une incidence sur six indicateurs, facilitant notamment l'exécution des contrats, ce qui a permis de placer l’économie de ce pays de 200 millions d’habitants parmi les meilleures progressions de l’année, explique l’étude.
Le Kenya a également mis en place six réformes, notamment pour améliorer la fiabilité de l'accès à l'électricité et pour mettre en place un système de paiement en ligne des cotisations sociales. Le pays se classe ainsi au troisième rang de la région, derrière Maurice et le Rwanda.
Avec quatre réformes mises en œuvre cette année, Maurice reste, selon le groupe de la BM, le pays où il est le plus facile de faire des affaires en Afrique subsaharienne et se classe au 13e rang mondial. Les autorités mauriciennes ont, entre autres réformes, facilité le règlement de l'insolvabilité et amélioré l'exécution des contrats.
D’autre part, note le document, le Cap-Vert et l’Eswatini ont réalisé quatre réformes, « un chiffre record ». Le Zimbabwe a progressé dans cinq domaines mesurés par Doing Business. Le Gabon, la République Démocratique du Congo, et le Rwanda affichent également une progression dans trois domaines. Suite à des efforts en matière de réformes, le Niger et le Sénégal présentent une progression importante au niveau du score.
La région a initié la majorité des réformes dans les domaines de la création d’entreprise, de l’obtention des permis de construire, ainsi que de l’obtention de prêts, affichant douze réformes dans chacun de ces domaines. Grâce aux initiatives dirigées par la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), l’obtention de prêts est devenue plus souple dans différentes économies de la région, soulignent les experts de la BM.
Il ressort également de l’étude de la BM que les économies de la région présentent une performance optimale dans les domaines de la création d’entreprise, ainsi que de l’obtention de prêts, avec trois économies – en l’occurrence le Kenya, le Rwanda et la Zambie – qui figurent dans le top 10 mondial de cette dernière catégorie. La création d’une entreprise dans la région nécessite en moyenne 20 jours et représente un coût de 33.5% du revenu par habitant, un processus plus rapide et moins coûteux que les 62 jours et 305% du revenu par habitant requis en 2003.
Cela fait dire au directeur du projet Doing Business, Santiago Croci Downes, qu’« Avec les réformes menées l’année dernière par l'Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA) et la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), les pays d'Afrique subsaharienne ont démontré que la coopération régionale peut contribuer à l’amélioration du climat des affaires ».
Malgré cet avancement, relativise l’étude de la BM, le rythme des réformes ralentit, des progrès restent à faire, notamment l’impact des reformes et leur implémentation pratique. Seuls deux pays d'Afrique subsaharienne se classent parmi les 50 premières économies du classement Doing Business, tandis que la plupart des 20 pays figurant dans les derniers rangs se trouvent dans cette région.