Les journaux sénégalais, reçus mardi à APA, traitent essentiellement de la déclaration de Khalifa Ababacar Sall et du limogeage de Sory Kaba qui s’est récemment prononcé sur la limitation des mandats du président Macky Sall.
« Trois semaines après sa sortie de prison, Khalifa Ababacar Sall a réaffirmé, (hier) face à la presse, son ancrage dans l’opposition. Il promet de poursuivre son combat politique pour servir le Sénégal à travers trois viatiques », note Le Soleil.
Dans Vox Populi, l’ancien maire de la ville de Dakar se dit convaincu que son incarcération à Rebeuss n’est que la conséquence « d’un combat politique habillé sous les oripeaux d’une affaire judiciaire ». Malgré tout, le chef de file de la coalition « Manko Taxawu Sénégal » dit, dans les colonnes de ce journal, être sorti de cette épreuve « le cœur ouvert ».
Cité par Vox Populi, le socialiste déclare : « Cela est parfois mal compris, mais nous ne devons avoir ni haine, ni rancœur même dans l’adversité. Nous ne devons pas céder aux excès de la politique, ni perdre notre temps à ressasser le passé ».
Le Quotidien en conclut que « Khalifa Sall a jeté la rancune à la mer ». A en croire l’ex-édile de la capitale, « cette épreuve n’a pas entamé (ses) convictions » et « la fidélité à (ses) valeurs (lui) ont permis de résister à l’acharnement du pouvoir ».
Selon EnQuête, « Khalifa Sall engage la bataille » pour l’élection présidentielle de 2024 car, « élargi de prison tout récemment, (il) a décidé de tourner la page et de prendre son avenir politique en main (en déclinant), devant une foule de militants surexcités, quelques pans de son programme pour développer le Sénégal ».
Cela fait dire à L’AS que « Khalifa Sall affûte ses armes et prend date » puisqu’il entend « s’opposer aux politiques néfastes du pouvoir en place avec les conclusions des Assises nationales comme document de référence ».
De son côté, WalfQuotidien pense que « Khalifa (Sall) évite les questions essentielles » dont celle portant sur « la privation de ses droits civils et politiques ».
Toujours en politique, le débat sur un éventuel troisième mandat de Macky Sall a été fatal à Sory Kaba, le Directeur des Sénégalais de l’extérieur. En effet, ce membre de l’Alliance Pour la République (APR, au pouvoir) a été limogé de son poste pour avoir osé dire que le président de la République « entame son dernier mandat ».
De l’avis de L’AS, « Macky (Sall) décrète le silence sur le mandat. Mais les militants et sympathisants de Sory Kaba, ne comprenant pas la décision du patron de leur parti, rappellent dans les colonnes de ce journal, que leur leader +a juste répété ce que Macky (Sall) avait lui-même dit+ ».
Ce qui pousse EnQuête à souligner que le troisième mandat et l’affaire Karim Wade sont « les tabous du Macky ». Sur un ton ironique, l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye cité par ce quotidien, précise que « dire ou écrire que Macky Sall n’a pas droit à un troisième mandat relève désormais du délit ».
En tout cas, c’est un « signal fort » que le chef de l’Etat lance à « ses troupes » en coupant « des têtes », retient Vox Populi.
Si l’on en croit Sud Quotidien « le spectre du 3e mandat » plane toujours. Dans un entretien accordé à ce journal, Maurice Soudieck Dione, enseignant-chercheur en Sciences Politiques à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (nord), soutient que cela est dû à « la personnalisation et (à) la concentration voire la confusion réelle des pouvoirs, faisant que toutes les institutions sont écrasées et affaissées pour le compte et au profit d’un seul homme : le président de la République ».
Dès lors, poursuit-il, « la succession devient une question épineuse car tout se passe comme si l’homme qui exerce le pouvoir est éternel, infaillible et irremplaçable ».