Au Sénégal, le travail d’un artiste singulier : le jeune Aliou Diack, 32 ans, est exposé, depuis le 5 octobre, à la galerie O.H. dans le centre-ville de Dakar. Le peintre est aussi représenté par une galerie parisienne. C’est sa première exposition individuelle dans son pays natal. Un travail qui s’inspire avant tout de la nature. Visite de son atelier avec RFI à Dakar.
Aliou Diack travaille dans le quartier des Parcelles-Assainies. Il n’y a rien de très naturel ici, à quelques mètres, d’une voie rapide... il faut entrer dans l’atelier de l’artiste pour y trouver des plantes ou encore des oiseaux, comme pour lui rappeler la forêt, près de son village natal, dans la région de Mbou. Il y revient souvent pour y trouver l’inspiration.
« C’est ce lieu qui m’a bercé. Je suis né là-bas, j’ai grandi là-bas, j’ai fait mon enfance là-bas et je suis allé à l’école là-bas. Toutes nos activités se passaient dans la forêt. À chaque fois que je retourne là-bas, je vois mon enfance. Je suis toujours ravi de retourner là-bas. Il y a des esprits dans la forêt, il y a des êtres. J’essaie de capter l’esprit de la nature », raconte-t-il.
Le peintre n’utilise que des pigments venus de la forêt. « Je prends les écorces d’arbres, les racines et les feuilles. Je pile, je tamise. C’est un processus pour avoir cette sorte de poudre naturelle », explique-t-il. Derrière lui, se trouve un triptyque encore inachevé intitulé Apatride. Il met en scène des animaux dans un paysage qui semble détruit.
« On peut détruire une forêt, juste pour faire quelque chose sans que l’on se soucie de la vie des animaux qui sont là-bas, comme s’ils étaient sans nationalité. Il n’y a personne qui les protège », déplore-t-il. Aliou Diack très affecté, fin août, par les incendies en Amazonie y a consacré une salle de son exposition.