En décrétant hier un cessez-le-feu unilatéral, le chef de la branche armée du mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), Salif Sadio, pose un jalon important dans la résolution du conflit casamançais. Reste à savoir s'il s'agit d'une volonté manifeste d'aller vers la paix où d'un simple coup de bluff.
Va-t-on vers un climat de paix sociale dans la région naturelle de la Casamance secouée par un conflit trentenaire ? En tout cas, hier, au micro de Ibrahima Gassama, correspondant de Zik Fm, à Ziguinchor, Salif Sadio a décrété un cessez-le-feu unilatéral dans le souci, dit-il, de donner suite aux négociations de paix avec le gouvernement du Sénégal. Non sans établir des conditions. ''Les autorités doivent veiller à ne pas provoquer les rebelles.’’
Pour l’heure, les observateurs nourrissent l’espoir de voir les protagonistes jeter les bases d’une paix durable pour la région sud du pays déchiquetée par une crise qui n’a que trop duré.
La sortie du chef du Mfdc fait d’ailleurs suite à celle de César Atoute Badiate qui, le 8 septembre dernier, invitait l’État du Sénégal à la table des négociations hors du pays, aux États-Unis plus précisément. Une invite qui n’a pas fait l’unanimité vu que pour le collectif des cadres casamançais, ‘’le lieu des négociations importe peu’’, l’essentiel étant d’accéder à une paix durable pour la Casamance.
Il s’y ajoute que dans ce processus de paix, le cercle des intellectuels et universitaires n’a pas manqué le 28 mars dernier, de recadrer César Atoute Badiate et Salif Sadio. Ce dernier était allé jusqu’à proposer de mettre la somme de trois millions de F Cfa à la disposition de l’hôpital régional de Ziguinchor.
Il avait par la suite assimiler la visite de 72 heures en Casamance du président Macky Sall à une pré-campagne. Avec cette nouvelle déclaration du chef rebelle, une ère nouvelle s'ouvre dans la région sud du pays. Reste à savoir s'il s'agit d'une volonté manifeste d'aller vers la paix où d'un simple coup de bluff.