Les ressources totales collectées par les Etats membres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) dans le cadre de l’exécution de leur budget, se sont élevées à 7 555,3 milliards, en fin juin 2019, contre 6 757,3 milliards à la même période de l'année précédente, soit un accroissement de 11,8 %. C’est ce qui ressort du rapport de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) publié cette semaine.
Les données disponibles sur l'exécution budgétaire des Etats membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), au cours du premier semestre de l'année 2019, laissent apparaître globalement un accroissement plus important des recettes par rapport aux dépenses. Ce qui induit, selon le rapport sur la politique monétaire dans l'Union monétaire ouest-africaine (Umoa) de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), une amélioration du déficit global, base engagements, dons compris.
‘’Les ressources totales collectées par les Etats membres de l'Union se sont élevées à 7 555,3 milliards en fin juin 2019, contre 6 757,3 milliards à la même période de l'année précédente, soit un accroissement de 11,8 %. Cette progression a été principalement induite par une augmentation, en glissement annuel, de 14,5 % des recettes fiscales, en liaison avec les bonnes performances en matière de recouvrement des droits et taxes douaniers, et de l'impôt sur le revenu dans la plupart des pays’’, précise le document publié cette semaine. Et les mobilisations de dons budgétaires se sont inscrites en baisse de 9,7 %, pour s'établir à 421,7 milliards en fin juin 2019, contre 467,2 milliards un an plus tôt.
Pour leur part, le rapport de la Bceao informe que les dépenses et prêts nets se sont accrus de 9,8 %. Elles sont passées de 7 465,8 milliards pendant la période sous-revue à 8 198,0 milliards. Ceci, sous l'effet conjugué de la hausse des dépenses courantes à hauteur de 529,0 milliards, soit 11,0 % et celle des dépenses en capital de 197,6 milliards, soit 7,9%. ‘’L'évolution de la structure des dépenses courantes s'explique principalement par la hausse du montant des salaires et traitements de personnel ainsi que par des charges d'intérêt qui représentent 55,7 % des recettes fiscales en fin juin 2019, contre 55,0 % un an plus tôt’’, lit-on dans le document.
Pour la progression des dépenses en capital de 7,9 %, soit 197,6 milliards sur un an, reflète, selon la Banque centrale, la poursuite de l'exécution des investissements publics, notamment dans le domaine des infrastructures. En ligne avec ces évolutions, le déficit global, base engagements, dons compris, est ressorti à 642,7 milliards, soit 1,8 % du produit intérieur brut (Pib) de l’Union au premier semestre 2019. Ceci, contre 708,5 milliards, soit 2,1 % du Pib, un an plus tôt. Pour la couverture de ce déficit, les Etats ont notamment eu recours au marché régional et à des ressources extérieures.
Le marché régional de la dette publique estimé à 2 300,2 milliards de F Cfa
Au premier semestre 2019, le montant global des émissions brutes sur le marché régional de la dette publique s'est élevé à 2 300,2 milliards de francs Cfa. Ce qui entraine une de hausse de 1 011,9 milliards, soit 78,5 % par rapport au premier semestre de l'année 2018. ‘’Les émissions nettes se sont établies à 783,8 milliards à fin juin 2019, contre -146,1 milliards un an plus tôt, en raison d'une présence plus marquée de la Côte d'Ivoire et du Sénégal sur le marché financier régional, comparativement à la même période de l'année précédente’’, renseigne le rapport de la Bceao.
Sur le compartiment des bons du Trésor, la même source signale que 44 émissions ont été réalisées pour un montant cumulé de 1 061,2 milliards. Alors qu’un an auparavant, les émissions étaient au nombre de 37 pour 689,1 milliards. Les maturités de 3 et 12 mois ont été les plus sollicitées avec 19 émissions d'une valeur globale de 440,9 milliards, soit 79,4 % du montant total des bons émis sur cette période. ‘’Les Trésors publics ont mobilisé 1 239,0 milliards sur le compartiment des obligations contre 599,2 milliards au premier semestre 2018. Les titres obligataires émis ont porté principalement sur les maturités de 3 ans et 5 ans, avec respectivement 62,9 % et 31,2 % des ressources collectées. Trente-huit émissions ont été faites par adjudication pour 823,7 milliards et six par syndication pour un montant de 415,3 milliards’’, explique le document.
Il convient de noter qu’en ligne avec l'évolution des émissions nettes, l'encours global des titres publics sur le marché financier régional est ressorti à 10 756,5 milliards pendant la période sous-revue. La part des obligations dans l'encours s'établit à 85,9 %. Et pour le Sénégal, le montant de ses émissions nettes est de 790,3 milliards de francs Cfa.
En perspective, pour l'année 2019, sur la base des programmes d'émissions recueillis auprès des Etats membres de l'Union, le montant total des ressources à mobiliser sur le marché régional s’élèverait à 3 898,1 milliards, d’après la Banque centrale. Ceci entraine une hausse de 18,9 % par rapport aux réalisations de 2018. Les tombées d'échéances se situeraient à 3 185,6 milliards et les émissions nettes ressortiraient positives à 712,5 milliards. Ce qui porterait l'encours des titres publics à 10 685,2 milliards à fin décembre 2019, soit 14,2 % du Pib.