Début septembre, la compagnie turque Tosyali, un des plus grands producteurs d’acier au monde, a annoncé un nouveau grand projet industriel au Sénégal. Elle a conclu un accord avec Dakar pour créer une zone économique spéciale afin de stimuler l’activité des PME dans le pays. Si ce projet n’a pas fait grand bruit hors du Sénégal, il reflète bien la stratégie assez discrète, mais efficace, de la Turquie pour accroître sa présence sur le continent africain. Dans la course à la conquête de l’Afrique que mènent toutes les puissances mondiales, l’offensive turque n’a rien à envier à ses compétiteurs…
Des chiffres qui ne trompent pas
Depuis un peu moins de deux décennies, les relations turco-africaines se sont véritablement consolidées et cela s’observe sur plusieurs plans. Comme Tosyali avec l’Etat sénégalais, plusieurs entreprises turques ont conclu ces dernières années des contrats de plusieurs centaines de millions de dollars avec les pays africains. Un exemple marquant : en 2016, lorsqu’il a retiré le mandat de construction de l’aéroport Blaise Diagne à Saudi Binladin Group, le président sénégalais Macky Sall l’a confié à un consortium turc constitué des entreprises Summa et Limak.