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Tidiane Kassé : "Pour revendiquer le titre de journaliste, il faut le mériter"
Publié le vendredi 13 septembre 2019  |  Seneweb.com
Tidiane
© Autre presse par DR
Tidiane Kassé
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Le cas Niang Kharagne Lo invité à la Cédéao est diversement apprécié dans la presse. Si d'aucuns pensent que c'est un manque de respect voire une menace pour la presse, d'autres par contre minimisent. Joint par téléphone par Seneweb, le journaliste Tidiane Kassé tempère. "On ne peut pas dire que l'avenir de la presse est menacée à partir d'un phénomène comme ça. C'est un épiphénomène et il y a lieu de le considérer comme tel", déclare-t-il.
Toutefois, le journaliste reconnait que la profession a été agressée de toutes parts. Ce qui écorne davantage son image. "Il y a beaucoup de choses qui se passent dans la presse et il faut s'en désoler. Au-delà de cet épiphénomène, il faut se rendre compte qu'il y a beaucoup de déviance dans cette profession et que nous regrettons beaucoup".

Selon lui, ces défiances sont de la responsabilité de l'Etat qui ne clarifie pas le jeu. Par clarifier le jeu, Tidiane Kassé entend la promulgation de la loi sur le code de la presse pour fixer les limites. "Pour revendiquer le titre de journaliste, il faut le mériter. Je pense qu'il y a beaucoup de repères dans le nouveau code de la presse qui aident à clarifier, à baliser cette profession", souligne-t-il.

En plus de l'Etat, Kassé indexe également les patrons de presse. De son point de vue, les éditeurs ne prennent pas en charge cette responsabilité. "Quand on est responsable de rédaction, on doit veiller à ce que le travail soit fait par des gens qui ont la capacité et le mérite d'être journaliste. Mais si dans les rédactions on recrute les gens n'importe comment, on ne peut qu'assister à ce que nous voyons actuellement", regrette-t-il.

"Ce qui menace la profession, c'est…"

A propos de Niang Xaragne Lo, Tidiane Kassé avoue d'emblée ne pas connaître "le bon homme". Cependant, il dit avoir entendu des confrères en qui il a confiance quant à leur aptitude à juger de la capacité de quelqu'un à faire ce travail de journaliste ou non. Partant de ce qui lui est rapporté, il pense que la menace est ailleurs.

"Ce qui menace la profession, c'est si nous les journalistes, nous ne sommes pas conscients de notre rôle, de notre responsabilité, que nous puissions laisser faire, que les choses aillent à gauche et à droite, c'est-à-dire qu'on ne contrôle plus rien et qu'on ait plus de règle et de repère. Je ne pense pas que cet épisode puisse entacher l'avenir de cette profession", tranche-t-il.

Le journaliste formateur rappelle qu'il n'est pas toujours exigé de faire une école de journalisme pour exercer cette profession. Il en veut pour preuve le fait qu'il y ait dans l'histoire de la presse, au Sénégal, des journalistes qui n'ont pas fait d'école de formation et qui ont été excellents.

"Ce qu'il faut surtout comprendre, c'est que le journalisme est une activité scientifique dont il faut maîtriser les rouages. C'est une activité qui demande des aptitudes techniques qu'il faut connaitre pour pouvoir mieux l'exercer".

Au-delà des techniques, il y a la conduite, c'est-à-dire les aspects éthiques et déontologiques auxquels le journaliste est astreint. "Je ne sais pas quelles sont les aptitudes de ce monsieur. Mais toujours est-il qu'il a été invité par une institution et j'ai lu que l'institution lui impose un cahier des charges. L'essentiel est de savoir s'il a les aptitudes ou pas. On le jugera au rendu", nuance-t-il.
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