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Qui sauvera le Sénégal ?
Publié le vendredi 6 septembre 2019  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par DR
Direct: les mutins arrêtés au Gabon, selon le gouvernement
Au Gabon, des militaires se sont emparés de la radio nationale ce lundi matin. Dans le discours prononcé par un lieutenant, ils dénoncent le message du président Ali Bongo retransmis le 31 décembre dernier depuis le Maroc, où il est en convalescence après avoir subi un accident vasculaire cérébral. Le groupe de militaires dit vouloir mettre en place un « conseil national de la restauration ».
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Jamais, les Sénégalais n’auront été aussi inquiets pour l’avenir de leur pays !

Le régime du Yakaar déçu, qui a pris le parti d’une gestion opaque, est sur la défensive, passant le plus clair de son temps à mentir sur ses pseudo-réalisations, ou à démentir les accusations portées contre sa gestion nébuleuse.

Tout se passe, comme si le pays n’était pas gouverné, d’autant plus que le Chef d’un Exécutif, devenu entretemps monocéphale, passe le plus clair de son temps à courir par monts et par vaux et à se faire photographier avec les puissants de ce monde.

Un état déliquescent

Et pourtant, nous sommes dans un contexte, où l’État-Nation est en pleine déliquescence, ce qui n’est point surprenant pour un régime en perte de légitimité, qui ne se maintient au pouvoir, que par la force ou la ruse ou les combines. La cohésion nationale est mise à mal par de forts relents ethnocentristes ou confrériques (manifestation contre les ”crimes de lèse-marabouts”). Quant à la République bananière, tant encensée, qu’auraient contribué à édifier des hommes d’État auto-proclamés, très discrets (sur les dossiers compromettants de la Françafrique), elle s’est affalée de tout son long.

Il faut dire que même si le mal est aussi vieux que notre accession formelle à la souveraineté nationale, il s’est aggravé, après l’alternance de 2000. Cette dernière avait été caractérisée par le refus du président Wade de mettre en œuvre des réformes démocratiques et institutionnelles venues à maturité, préférant plutôt s’engager dans une entreprise de déconstruction systématique des fondamentaux de notre République, qui se poursuit, aujourd’hui encore.

La deuxième alternance aura certes eu, quant à elle, le mérite de donner un coup d’arrêt aux projets burlesques de Wade, relatifs à un troisième mandat anticonstitutionnel et à la dévolution monarchique du pouvoir. Néanmoins, le président Macky, sorti vainqueur de la rivalité oiseuse entre le fils biologique et les fils d’emprunt, s’est refusé, lui aussi, à rétablir et consolider les normes républicaines mises à mal, par les douze années du règne chaotique de son mentor, un président vraiment spécial, à tous égards.

C’est ainsi, que le leader de la coalition Benno Bokk Yakar va se débarrasser, avec la complicité ”d’anciens combattants” de la gauche, des conclusions des Assises Nationales censées conduire à la refondation institutionnelle, à l’approfondissement de la démocratie par l’émergence citoyenne et à la souveraineté économique.

Résultat des courses : après un septennat marqué par un leadership despotique et une gouvernance calamiteuse, ponctuée de multiples scandales, le régime de Benno Bokk Yakaar a usé de tous les moyens légaux et illégaux pour rempiler.

Aujourd’hui, après tous les mensonges et délits politiques commis durant le premier mandat, le régime de Macky semble être rattrapé par l’Histoire.

La faillite de la justice et des autres services publics

Aux tensions de trésorerie déjà perceptibles, depuis la période pré-électorale, viennent s’ajouter des signes inquiétants de faillite retentissante de nos services publics, faisant de notre chère pirogue sunugalienne, un endroit dangereux, un quasi-enfer sur terre, symbolisé, à souhait, par ces jeunes adolescents électrocutés à Rebeuss. Comment comprendre qu’un citoyen arrêté pour défaut de papier d’identité puisse mourir électrocuté comme un tueur en série condamné à la chaise électrique ? Ce scandale, qui traduit les lamentables conditions de détention dans nos prisons, s’est passé, après l’abus de pouvoir supposé d’un commissaire de police à une pharmacie de la Patte d’oie et les accusations d’homicide d’un apprenti boulanger, à Thiès, par un personnage haut en couleurs, qui serait, lui aussi, membre de la Police nationale.

Ce sont là autant de symptômes des multiples dysfonctionnements de notre Justice, qui n’inspire plus confiance et fait peur aux honnêtes gens, tout en se révélant inéquitable. En effet, pendant que nos prisons infernales regorgent de milliers de fils du peuple innocents, en attente de jugement, des dossiers compromettants de certains pontes du régime, accusés de tous les péchés d’Israël, seraient en train de dormir, avec le Procureur, au palais de justice.

On peut également évoquer, dans le secteur éducatif, les résultats catastrophiques du baccalauréat, l’incapacité de l’État à honorer les factures des établissements d’enseignement supérieur privé, empêchant ainsi de jeunes sénégalais issus de milieux modestes, de poursuivre leurs études.

Il y a aussi un système sanitaire défaillant avec une faiblesse des plateaux techniques, à l’origine du retard de prise en charge des accidentés de la route et d’autres urgences médico-chirurgicales, sans oublier les évacuations sanitaires onéreuses, dont ne profite qu’une minorité de privilégiés.

Même la fourniture régulière d’électricité, qu’on nous avait présentée, triomphalement, comme un acquis du Plan Sénégal Émergent, semble menacée par la dette colossale due par l’État et la SENELEC à la SAR, qui avoisinerait les 300 milliards, selon certains syndicalistes.

Enfin, sur le plan de l’hygiène et de l’assainissement, les inondations ont repris de plus belle, posant avec acuité le problème de la pertinence et de l’efficience des centaines de milliards investis par les régimes successifs de Wade et de Macky.

Tous ces faits, en plus du renchérissement croissant du coût de la vie, irritent au plus haut point, les travailleurs, que les leaders syndicaux ont de plus en plus du mal à amadouer.

Un régime incompétent, autoritaire et solitaire

A mesure que le temps avance, l’opinion se convainc de l’incompétence du régime de BBY à faire face à la situation, qui traduit les limites de la gestion solitaire du pouvoir par une constellation éparse mais unanimiste d’appareils politiques instrumentalisés, lobbies et autres groupes de pression.

Malheureusement, ce conglomérat de criminels en col blanc ne réussit pas non plus à initier un dialogue entre les forces vives de la Nation, pour alléger les souffrances que vivent actuellement les citoyens sénégalais. Ils vivent l’enfer, victimes d’une recrudescence d’agressions criminelles, d’accidents de la circulation, d’inondations, d’une mauvaise prise en charge socio-sanitaire, humiliés, parfois tués volontairement ou non par la Justice et ses auxiliaires et dont les enfants ne bénéficient ni d’une éducation acceptable ni d’emplois décents.

Pendant ce temps, le chef de la Coalition présidentielle, persiste à poser des actes, qui loin de décrisper l’atmosphère politique, contribuent plutôt à torpiller le véritable dialogue que toute la classe politique appelle de ses vœux.

Je veux, ici parler du manque de transparence des affaires publiques doublée d’une impunité flagrante pour les membres du clan présidentiel. Il y a aussi, cet entêtement difficilement compréhensible, de la part, d’un président, qui en est à son second mandat, à refuser toutes les initiatives consensuelles pour fiabiliser le processus électoral (suppression du parrainage, bulletin unique).

Il y a enfin, ce style de gestion autocratique du pouvoir, consistant à persécuter les adversaires politiques, à brimer les libertés publiques qui, ajouté à la crise sociopolitique ambiante, pourrait faire le lit d’une déflagration sociale incontrôlée.
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