Ce sont 2400 milliards de francs Cfa qui échappent chaque année à l’État du Sénégal, à cause de la fraude et de l’évasion fiscale et du blanchiment d’argent.
Légale ou pas, l’évasion fiscale est un fléau qui gangrène le Sénégal, aggrave fortement les déficits et sert d’argument à l’affaiblissement des services publics et de la protection sociale. Pas moins de 2400 milliards d’euros échapperaientau fisc… La question de l’évasion fiscale était au menu des discussions de LR du temps, ce dimanche, sur Iradio (90.3). La révélation est faite par Chérif Salif Sy (Economiste et Enseignant-chercheur) et Jean-Louis Roy (ancien secrétaire général de l’Agence inter-gouvernementale de la francophonie et actuel président directeur général de banque), sur le plateau de LR du temps, de ce dimanche, sur Iradio. Pour Chérif Salif Sy, l’évasion fiscale pénalise lourdement le continent. Ainsi, il pense qu’il est temps que l’on définisse des règles précises. « La responsabilité des gouvernements africains est évidente. C’est à eux de respecter les textes, les lois qu’ils mettent en œuvre scrupuleusement. C’est-à-dire de mettre dans les dispositifs de formation des agents assermentés, très qualifiés, pour pouvoir prendre en charge ces types de problèmes. Il n’y a pas d’efforts visibles d’arrêt de cette saignée. Je fais des estimations pour le Sénégal : c’est plus de 2400 milliards qui sortent tous les ans par les opérateurs sénégalais en toute légalité ». Toutefois, il estime que résoudre ce problème est à la portée des pays africains. Les Chefs d’Etat, indique-t-il, n’ont qu’à peser les propositions des techniciens, des experts et jouer le rôle de politique. C’est-à-dire faire un tri et prendre ce qu’il y à prendre dans les propositions et ignorer le reste. Pour sa part, Jean-Louis Roy indique que ce phénomène d’évasion fiscale est un problème de politique national partout. Il faudrait, à son avis, des traités qui soient cohérents et exigeants. Mieux, renseigne-t-il, il faut que les gouvernements appliquent les lois une fois qu’elles sont adoptées ou votées. Par ailleurs, Chérif Salif Sy a indiqué que l’Afrique doit prendre son destin en main. « L’Afrique ne peut pas se contenter d’être seulement un espace de commerce. L’Afrique doit être un espace d’innovation, de création de richesses. L’Afrique est la seule région du monde où 94% des technologies utilisées nous viennent d’ailleurs. Et ce qui reste est le fait de seulement deux pays : Le Nigéria et l’Afrique du Sud », a-t-il soutenu. Avant d’ajouter : « Nous ne participons ni à la définition des technologies, ni à la conception, ni à la recherche développement, encore moins à la commercialisation. Etre dans le coup, c’est être au cœur de la création de ressources, au cœur des développements pour tout ce qui est lié à la technologie ».