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Khalifa, l’équation du Macky !
Publié le mardi 27 aout 2019  |  Sud Quotidien
Clôture
© aDakar.com par DF
Clôture du séminaire international sur le climat
Dakar, le 12 septembre 2015 - La cérémonie de clôture du séminaire international de deux jours sur le climat s`est tenue aujourd`hui à Dakar. La rencontre était organisée par l’Association des maires du Sénégal (AMS), l’Association internationale des maires francophones (AIMF) et le gouvernement sénégalais. Photo: Khalifa Ababacar Sall, maire de la Ville de Dakar
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Pour une décrispation de l’espace politique au Sénégal, certains s’attendaient à une grâce pour Khalifa Ababacar Sall, suivie d’une amnistie pour Karim Meïssa Wade et lui.

Toutefois, avec la sortie du président de la République, Macky Sall, les partisans d’une telle hypothèse devraient déchanter. La Présidentielle de 2019, ne serait plus la seule raison du maintien de l’ancien maire de Dakar en prison. Les enjeux sont divers et variés. Et pour l’heure, il n’entre pas dans les plans du jeu, afin de bénéficier d’une grâce présidentielle. Il reste plutôt une grosse équation pour Macky et ses alliés socialistes.

«Le jour où j’en aurai la volonté ou le désir, je le ferai comme j’ai eu à le faire». Cette façon dont le président de la République, Macky Sall, a répondu sur la question de nos confrères de Rfi relative à la grâce présidentielle pour Khalifa Ababacar Sall dans le but de décrisper la situation politique au Sénégal, suscite de légitimes interrogations. Selon des sources dignes de foi, le Chef de l’Etat avait bel et bien fini de signer le décret pour élargir l’ancien maire de Dakar. Mais des caciques du Parti socialiste (Ps) étaient montés au créneau pour en dissuader le patron de Bennoo Bokk Yaakaar (BBY).

La succession de Ousmane Tanor Dieng faisant rage dans les rangs des «Verts», la sortie de Khalifa Sall de prison allait davantage compliquer les choses aux alliés de Macky Sall. Mais, est-ce la seule et unique raison de sa volte-face ? Sa sortie démontre, si besoin en était, qu’il a su trouver avec ses alliés une belle opportunité de maintenir l’ancien maire de Dakar en prison. D’emblée, le débat sur la formulation de la demande de grâce est clos. Désormais, il faut se tourner vers les raisons de ce refus de Macky Sall d’accorder la grâce à Khalifa Sall, qui reste suspendu à la volonté ou au désir du maitre des Céans. Les mots sont lâchés.

La volonté venant du mot latin (voluntas, -atis), est la faculté de déterminer librement ses actes en fonction de motifs rationnels ; pouvoir de faire ou de ne pas faire quelque chose. Quant au désir, il renvoie à une action de désirer, d’aspirer à avoir, à obtenir, à faire quelque chose. L’envie renvoie ici au souhait. Ce qui, pour l’heure, ne traverse pas l’esprit du président de la République.

Au delà du PS, le contrôle de Dakar

Tout en étant en prison, Khalifa Sall avait réussi à mettre en ballotage, la coalition Bennoo Bokk Yaakaar lors des dernières élections législatives. Finalement, on a assisté à une victoire sans gloire des responsables de cette coalition, dans une confusion la plus absolue, avec des ordres de mission qui auraient pesé sur la balance pour remporter les sept sièges en jeu.

Les élections locales pointant à l’horizon, Khalifa Ababacar Sall qui a été défénestré de sa mairie, voudra bien prendre sa revanche. Même s’il n’a aucune chance d’être déclaré éligible par le Conseil constitutionnel, suite à sa condamnation à 5 ans de prison ferme dans l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de la capitale sénégalaise. Cette même sentence lui avait été opposée quand il a voulu briguer la magistrature suprême.

Mais, à défaut d’être candidat, Khalifa Sall pourrait soutenir et battre campagne pour un autre afin de priver à Macky Sall son désir le plus ardent de contrôler la capitale sénégalaise. Pour rappel, il est le seul chef de l’Etat du Sénégal dont un membre du parti n’a jamais eu à s’installer à l’hôtel de ville de Dakar. Aujourd’hui, des noms circulent pour le contrôle de la capitale, entre notamment Amadou Bâ (ministre des Affaires étrangères) et Abdoulaye Diouf Sarr (ministre de la Santé). Sans occulter l’autre candidat déclaré, le bouillant président du Parlement de la CEDEAO, Moustapha Cissé Lô.

Une position à géométrie variable

On notera aussi dans la sortie de Macky Sall, une position à géométrie variable. Du moins, c’est la lecture que l’on pourrait faire du commentaire du chef de l’Etat, sur l’affaire du scandale présumé de 10 milliards sur les contrats pétroliers et gaziers du Sénégal, révélé par la BBC et impliquant son jeune frère et maire de la ville de Guédiawaye, Aliou Sall, et celle de la grâce présidentielle de l’ancien député-maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall. Le Président Sall a presque, une fois de plus, lavé à grande eau son frangin et «maintenu», en même temps, en détention l’ancien responsable du Parti socialiste.

C’est pourquoi, d’ailleurs, beaucoup d’observateurs, aussi bien politiques que de la société civile, estiment que la procédure initiée par le maître des poursuites dans le cadre de cette affaire de corruption présumée sur les contrats pétroliers et gaziers impliquant le frère du chef de l’Etat est «viciée» et ne permettra pas l’éclatement de la vérité tant réclamée. D’autant plus que c’est la deuxième fois, en moins de trois mois, que le chef de l’Etat, Macky Sall, monte au créneau pour botter en touche les accusations de corruption présumée sur ce dossier des contrats pétroliers et gaziers mettant en cause son jeune frère. Le 6 juin dernier, en marge de la prière de la fête de l’Aïd el-Fitr, communément appelée au Sénégal «Korité», le Président Sall, alors qu’il se prononçait pour une première fois sur l’enquête documentaire de la BBC, s’était montré très critique à l’encontre du média britannique qu’il a accusé d’ailleurs de «tentative de déstabilisation» mais aussi d’avoir mené un «reportage manifestement tendancieux».
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