Depuis dix ans, la population de Bargny, à 35 km de Dakar, se mobilise sans relâche contre la centrale à charbon installée sur son territoire. Issu d’une famille de pêcheurs, Daouda Gueye est l’un de ces résistants, engagé depuis la première heure. Dernier volet de notre série sur les résistants de la planète.
Ce mardi de début juillet, les femmes de Khelcom, un collectif de plus de 1 000 transformatrices de poisson, se sont réunies sur leur lieu de travail, à moins de 500 mètres de la structure de ferraille et d’acier contre laquelle elles sont en guerre depuis des années. Ce « monstre », comme les habitants l’ont surnommé, c’est la centrale à charbon de Bargny, une ville située à une trentaine de kilomètres de Dakar, au Sénégal.
L’atmosphère est saturée par les émanations des feux utilisés pour fumer le poisson mais aussi, plus grave encore, par les nuages gris, gorgés de particules dangereuses à haute dose, rejetés par « le monstre ». Une bombe sanitaire à retardement. L’air est difficilement respirable et pourtant ces femmes viennent chaque jour y travailler… Malgré les quintes de toux et les yeux qui piquent, l’auditoire ne perd pas de vue l’objectif de la réunion : l’avenir de Khelcom et les actions à mener contre cette silhouette menaçante se dressant à l’arrière-plan. Parmi toutes ces mères de famille, Daouda Gueye détonne. Volonté de fer, il est l’un des premiers opposants au projet de la centrale et entend faire fermer celle-ci coûte que coûte.... suite de l'article sur Autre presse