Le début de l’hivernage s’annonce macabre pour les automobilistes. En moins de 15 jours, 5 accidents ont été dénombrés pour un bilan lourd de 21 morts.
Le vent en poupe, «Zoula», venait de démarrer une jeune carrière musicale. Mais, celle-ci sera, hélas, brutalement freinée sur la route de Saint-Louis. En effet, dans la nuit du dimanche 11 août au lundi 12 août, l’artiste, qui se rendait dans la capitale du nord, où il comptait passer la fête de Tabaski, a péri tragiquement dans un violent accident. Un choc qui ne sera ni le premier, ni le dernier durant un mois d’août extrêmement sanglant. Car, en moins de deux semaines, 5 accidents graves ont été recensés, au moins.
Le premier choc du mois a eu lieu à Louga, le 8 août. Un véhicule immatriculé DK7812F, qui venait de Ouarackt dérape sur la chaussée et finit sa course contre un arbre. Bilan: 5 morts dont 2 sur le coup. Ils sont tous membres d’une même famille. 10 jours plus tard, consternation sur la route de Badiouré dans le département de Bignona, où un bus de 70 places s’est renversé : 5 personnes perdront la vie dans des conditions tragiques.
Le carnage atteindra son paroxysme le 19 août, sur l’axe Mbour-Fatick-Kaolack, réputé très dangereux. Un bus y est entré en collision avec une voiture Peugeot 406. Le bilan est très lourd: 7 morts recensés. Eux aussi appartenaient tous à la même famille. Cet accident ne sera pas le dernier, puisque ce mardi 20 août, la mort frappera sur les routes de Mbirkilane où un pick-up, de marque Mitsubishi, s'est renversé à hauteur de Mabo. Bilan: 3 morts et 9 blessés.
Ce que dit le rapport des deux accidents les plus mortels
Le Directeur des transports, Cheikh Oumar Gueye, de situer les responsabilités. «Pour les deux accidents les plus mortels, celui de Badiouré et de Kaffrine, on a vu que les conducteurs n’ont pas respecté les instructions du code de la route et des règles de prudence en termes de conduite surtout en saison des pluies », a-t-il précisé sur la Rfm.
Et de poursuivre : «Le rapport dit officiellement que le véhicule de transport en commun, qui était en situation de dépassement dangereux, a percuté un véhicule particulier venant de Kaolack en partance de Dakar. Et il y a eu 7 morts. D’abord il pleuvait. Ensuite c’était vers 22 heures. De plus, en cas de pluie, les règles de sécurité et de prudence prévoient un certain nombre de dispositions. Mettre ses feux de détresse, rouler doucement. Peut-être même s’arrêter sur le bas-côté. Cela n’a pas été respecté» déplore-t-il.
Sur l’accident de Bignona, le Directeur des transports ne décolère pas : «Ce qui s’est passé à Bignona, pareil. Le chauffeur de transport en commun, déjà, après avoir pris le départ, était en excès de vitesse. Ce que les passagers avaient déploré. Puis, 10 km après, en tentant de faire un dépassement en troisième position, sur un virage de surcroît, il a dérapé, en voulant éviter un autre véhicule qui venait en face, il a percuté l’arbre.»
Les conseils du pompier
Pompier, le Colonel Cheikh Fall d’emboucher la même trompette. Joint par Seneweb, il souligne que dans la majorité des cas, c’est «le conducteur qui montre des failles qui conduisent à des accidents.» Et parmi ces failles, il cite le non-respect du code de la route, la conduite de nuit sur des routes non éclairées, la fatigue des conducteurs qui refusent de se reposer, etc. De plus, souligne-t-il, «la plupart des chauffeurs ne savent pas appréhender la vitesse normale des voitures».
Le pompier conseille aussi aux conducteurs de se garer quand il pleut. Ce que beaucoup d’automobilistes ne font pas au Sénégal. «En période d’hivernage, il y a le problème des chauffeurs qui ne s’arrêtent pas quand il pleut, alors que l’idéal, c’est de se garer en attendant l’arrêt de la pluie. Malheureusement, ici, les gens préfèrent conduire. Ce qui cause des accidents mortels frontaux», déplore-t-il.