L’installation tardive de la saison des pluies, sur une bonne partie du territoire, en particulier dans la région de Diourbel, inquiète les producteurs dont certains demandent la mise en place d’un programme d’urgence alimentaire.
La pluie se fait rare. L’inquiétude gagne les producteurs de la région de Diourbel. D’ailleurs, lors de la fête de la Tabaski, la majorité des imans ont, dans leurs sermons, demandé aux fidèles de prier pour un bon hivernage. Dans cette partie du Sénégal, tous les 19 postes météorologiques sont déficitaires par rapport à l’année passée et à la normale. Jamais le spectre d’un mauvais hivernage n’a été aussi prégnant.
C’est parce que le Baol n’a été jusqu’ici arrosé que par une seule pluie utile. Pierre Diouf, Directeur régional du Développement rural, fait part de son inquiétude : ‘’C’est une seule pluie. C’est inquiétant. Mais ce qui a été semé progresse quand même. Toutes les zones que j’ai visitées sont en retard par rapport à l’année passée. On a pu avoir une pluie utile, le 24 juillet. C’est inquiétant, parce qu’on n’a pas l’habitude de recevoir une seule pluie, au 10 août.’’
Pierre Diouf d’ajouter : ‘’Il y a une durée définie, pour chaque culture. On est inquiet comme tout le monde. Si ça dure, on aura le flétrissement. Le minimum, c’est 22 mm, le maximum, c’est Ndankh Sène, avec 100 mm. Tous les 19 postes sont déficitaires par rapport à l’année passée.’’
Avec ce déficit pluviométrique et cette rareté des pluies, les producteurs, qui représentent environ 70 % de la population régionale, implorent le ciel d’ouvrir ses vannes.
Les greniers sont vides
Ils souhaitent aussi que les pouvoirs publics les assistent, parce que les greniers sont vides. Ils disent ne plus disposer de ressources pour subvenir aux besoins alimentaires des familles. Ibrahima Diouf, producteur agricole, habitant le village de Ndionaye, dans le département de Diourbel, déclare : ‘’Nous sollicitons du chef de l’Etat qu’il mette en place un programme d’urgence alimentaire. Sans cela, nous allons vivre des moments très difficiles. D’ailleurs, nous avons passé une fête de Tabaski très difficile, à cause du manque de moyens financiers. A pareille époque, le président Senghor, après une visite de travail au niveau du monde rural, dotait les producteurs des vivres et d’aliments de bétail.’’