Qualifiée, par certains, de «milice» à la solde du régime, l’Agence nationale d’assistance à la sécurité de proximité (Anasp) fait son chemin. Le pôle de formation de la région de Dakar à, d’ailleurs, accueilli hier, une délégation conduite par le Premier ministre.
Aminata Touré en a profité pour rappeler les limites qui seront fixées aux futurs agents de sécurité.
Malgré les critiques, l’Agence nationale d’assistance à la sécurité de proximité (Anasp) continue de faire son chemin. Elle a, d’ailleurs, démarré la formation de ses 10 mille agents éparpillés entre sept pôles de formation localisés dans les régions de Fatick, Thiès, Dakar, Kaolack... Accompagné du ministre de la Jeunesse et des Valeurs civiques, Benoît Sambou, et d’une forte délégation, le Premier ministre a effectué hier une visite au cantonnement des agents de sécurité de proximité sis aux hangars des pèlerins à l’aéroport de Dakar. Aminata Touré en a profité pour lever les équivoques sur le rôle des agents de sécurité de proximité. «Les agents de la sécurité de proximité auront un rôle de prévention des actes délictuels et rien d’autre», a indiqué le chef du gouvernement. Avant de souligner à l’endroit des futurs agents : «Vous devrez traiter les populations avec beaucoup d’égards et être extrêmement cordiales envers eux.» «Les agents de la sécurité de proximité devront ainsi prévenir les actes délictuels et s’en référer aux forces de l’ordre régaliennes. C’est important que tout le monde comprenne cela», précise Aminata Touré.
A propos de la création de cette agence, Aminata Touré précise que l’Etat a besoin d’assurer une sécurité générale pour toute la population quels que soient leurs lieux de résidence. «Et pour cela, dit-elle, nous avons besoin de toutes les stratégies surtout celles de prévention.» Elle fait savoir qu’il faut surtout construire des citoyens parce que «ces jeunes ne sont ni des policiers, ni des gendarmes, mais des volontaires qui se sont engagés pour une durée de deux ans à l’issue desquels ils devront réintégrer une vie productive». «C’est une opportunité d’avoir 10 mille jeunes qui vont, avec les cours reçus, être des exemples pour la jeunesse, et conscients des difficultés auxquelles ils sont confrontés.»
Le pôle de formation de Dakar accueille, d’après le directeur de la formation, le commissaire divisionnaire de classe exceptionnelle Boubacar Sadio, près de 3 300 éléments. Ces éléments sont ainsi en train de subir une formation sur divers aspects de la sécurité. La formation est assurée par des éléments de la police et de la gendarmerie. Responsable du volet formation, commissaire Boubacar Sadio souligne : «Ils (les éléments de l’Anasp, ndlr) vont subir une formation générale sur divers aspects de la sécurité.» «Les éléments vont également subir une formation juridique et technique», a-t-il poursuivi. Devant le Premier ministre, le directeur de la formation a souligné les difficultés auxquelles ils sont confrontés et qui ont pour noms : contraintes financières et budgétaires. Un plaidoyer qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd puisque le Premier ministre a laissé entendre : «Les difficultés viennent et on les traite au fur et à mesure.»