La réforme ne serait pas des moindres. Les exécutifs locaux, élus au suffrage universel direct, l’idée semble arriver à son heure, pour beaucoup d’acteurs politiques et d’observateurs.
«Les citoyens, dans leur tête, ils élisaient directement quelqu’un. Or, il se trouve qu’après l’élection, ce n’est pas évident que celui qui l’emporte sur la liste majoritaire, bénéficie du vote de la majorité des conseillers, parce que des manœuvres étaient possibles, en faveur souvent des plus nantis. Donc en procédant à un vote direct, je pense que les choses vont se clarifier dans la tête de l’électeur et il n’y aura plus possibilité de manœuvrer au point de détourner le vote populaire », explique l’analyste politique Assane Samb, au bout du fil.
Candidat aux municipales de 2014, Sambou Biagui a vu son fauteuil de maire de la commune de Ndoga Boubacar, dans le département de Tambacounda, lui filer entre les doigts. Après élection de la liste qu’il dirigeait, les filets des conseillers municipaux ont été très serrés pour le laisser passer.
« C’était un de mes combats, pour avoir en été victime. C’est à cause du mode d’élection que les maires ne travaillaient pas, parce qu’ils se disent que ce n’est pas les populations qui votent pour eux, et ils peuvent « acheter » les conseillers municipaux. Passer au suffrage universel direct aux élections territoriales, c’est rendre à César ce qui lui appartient. Ce qui va privilégier la légitimité et la compétence », relève Sambou Biagui, contacté par « Seneweb ».
Cependant, élire les maires au suffrage universel peut générer des complications. Par exemple : « en cas de révocation, de décès ou d’empêchement définitif du maire élu au suffrage universel direct, il faudra organiser une élection dans cette commune ».
« Quelles que soient les conditions qui seront mises en place pour que les populations se retrouvent, moi j’y adhère. Parce que, le suffrage doit appartenir au peuple et non à un groupe d’affairistes qui confisquent la volonté populaire », martèle le candidat malheureux aux locales de 2014.