Ceux qui tentent, par tous les moyens, de faire capoter l’opération de la traque des biens mal acquis, doivent déchanter. Le Bureau politique du Parti socialiste (Ps) d’Ousmane Tanor Dieng qui s’est réuni hier, mercredi 27 novembre, demande au président de la République, Macky Sall d’ « aller jusqu’au bout ». Au-delà du fait que cela est une demande sociale, «la reddition des comptes des gouvernants est une nécessité de notre temps, que l’ère de l’impunité est révolue », selon les socialistes. Le Parti encourage ainsi les magistrats à «assumer la plénitude de leurs responsabilités en écoutant leur conscience et en disant le droit ». Non sans «dénoncer avec vigueur les tentatives de manipulation de l’opinion nationale par des déclarations intempestives distillées dans la presse, souvent au mépris des règles qui gouvernent l’administration de la justice pénale ». «La traque des biens mal acquis doit se poursuivre car elle est devenue une véritable demande sociale bien avant la chute d’Abdoulaye WADE, et parce que sans quoi, il serait illusoire de signifier aux autorités actuelles comme à celles de demain que la reddition des comptes des gouvernants est une nécessité de notre temps, que l’ère de l’impunité est révolue », souligne le Parti socialiste (Ps) dans une déclaration du Bureau politique datée d’hier, mercredi 27 novembre. Et d’ajouter : « Le chœur des pleureurs appointés doit se taire pour laisser les juges, le moment venu, remplir les devoirs de leur charge de rendre la justice en toute indépendance et sérénité, dans le respect scrupuleux des règles qui gouvernent notre procédure pénale». Le Ps encourage les magistrats à «assumer la plénitude de leurs responsabilités en écoutant leur conscience et en disant le droit»
Le Parti socialiste «dénonce avec vigueur les tentatives de manipulation de l’opinion nationale par des déclarations intempestives distillées dans la presse, souvent au mépris des règles qui gouvernent l’administration de la justice pénale ». Il estime, sous ce rapport, que «les déclarations servies par quelques professionnels oublieux sinon qu’ignorants de l’organisation de l’entraide et de la coopération judiciaires et laissant croire que les autorités françaises auraient refusé de coopérer avec la justice sénégalaise, sont totalement dénuées de fondement et démenties par les derniers éléments recueillis auprès du Parquet de Paris. Faut-il rappeler que le Président François Hollande a pris, ici même, à Dakar, l’engagement ferme de la pleine et entière coopération de son pays ? ».
Pour Ousmane Tanor Dieng et ses camarades, «Qu’importent les arguties juridiques servies à travers les media, dans une vaine tentative d’obscurcir le jugement de l'opinion pour tenter de disculper, par avance et hors des prétoires, les personnes poursuivies pour le délit d’enrichissement illicite quand le souvenir de la vaste entreprise de prédation des ressources nationales sous le pouvoir déchu est encore si présent dans les mémoires ». et de se demander : « Que valent les cris d’orfraies, en effet, quand tant d’hommes, de femmes et d’enfants souffrent encore dans leur vie, et que tant de ménages et d’entreprises à travers le pays continuent à payer les conséquences désastreuses de la gestion calamiteuse du défunt régime ? Sans doute la volonté d’escroquer à l’opinion une absolution que la défense craint ne pouvoir obtenir de la juridiction, au regard des accablants éléments à charge que les enquêtes et commissions rogatoires auraient d’ores et déjà révélés, n'y est pas étrangère».
Au chapitre de la mise en place de l’Acte III de la décentralisation, le Parti socialiste, qui dit avoir «suivi attentivement les différentes étapes du projet et qui a participé en toute responsabilité aux discussions, ne saurait concevoir d’obstacle de principe à la décision d’approfondissement du processus de la décentralisation». Au contraire, «pour avoir initié et raffermi la décentralisation au Sénégal et pour avoir, dès le début, envisagé sa consolidation et son approfondissement par d’autres étapes », le Parti socialiste «ne pouvait qu’accueillir favorablement l’initiative du chef de l'Etat d’aller de l’avant et, par conséquent, prendre part aux concertations en apportant sa contribution nourrie de sa longue expérience de la politique de décentralisation et de la gestion des collectivités locales». A cet égard, le phasage en 2 étapes de la mise en oeuvre de l’Acte III « nous paraît pertinent, puisqu’il permet de ne rien précipiter, de construire un consensus fort et d’aller du plus simple au plus compliqué ».
Il en est de même, selon les camarades d’Ousmane Tanor Dieng, de «tous les autres engagements souscrits par le Gouvernement, notamment ceux contenus dans la Déclaration de politique générale de Madame le Premier Ministre Aminata Touré dont il faut saluer la volonté remarquée de décliner les éléments d’une politique concrète et chiffrée qui correspondent non pas simplement à des propositions pour juste dire mais à des solutions pour vraiment agir positivement sur la condition sociale du peuple sénégalais».
Justement, pour le Parti socialiste, en conformité avec les engagements souscrits, dans la situation actuelle de notre pays encore marquée par les stigmates de la politique dévastatrice de l’ancien régime, «ramener la politique à sa finalité, c’est appliquer les réformes institutionnelles, politiques, économiques et sociales et les politiques de rupture pour prendre en charge les préoccupations essentielles des populations ». Pour y parvenir, dit le Ps, « la majorité a besoin de s’appuyer sur un ressort solide qu’a incarné et qu’incarne encore Bennoo Bokk Yakaar dont la création était une promesse de victoire, mais aussi de changement ». Pour le Parti socialiste, «le départ d’Abdoulaye Wade du pouvoir ne pouvait être qu’une étape intermédiaire, une condition, un moyen vers ce qui doit rester l’objectif principal des forces politiques et sociales engagées dans la coalition Bennoo Bokk Yakaar, le redressement de notre pays pour redonner espoir au peuple sénégalais».
Pour Ousmane Tanor Dieng et ses camarades, «Au lieu d’épiloguer sans fin sur sa disparition prochaine et d’agiter comme un chiffon rouge le spectre d'une recomposition de la majorité, il s’agit, par une amélioration de son organisation et de son fonctionnement et par une solidarité gouvernementale et politique plus affirmée, de transformer l’alliance électorale devenue gouvernementale en un levier stratégique de stabilité qui fixe un cap et installe une gouvernance publique concertée».
De l’avis des socialistes, «Au-delà de Bennoo Bokk Yakaar, notre responsabilité commune est de prendre l’initiative en vue de construire un consensus national durable sur les options fondamentales de notre pays qui transcende les intérêts partisans et les alternances successives ».