Au Sénégal, les tresseuses traditionnelles dont les doigts experts savent si bien façonner les cheveux des femmes font de moins en moins de recettes auprès des jeunes filles qui, aujourd’hui, préfèrent confier leurs têtes aux tenantes des salons de coiffure.
Certes, ces dernières tressent mais elles se penchent davantage sur les perruques conçues à partir de cheveux naturels ou synthétiques dont s’affublent leurs clientes. En effet, les Sénégalaises connues pour leur goût prononcé pour la toilette préfèrent de loin la perruque aux tresses que leurs aînées se faisaient faire par la griotte du coin.
Sautant sur cet effet de mode, le marché propose aux femmes plusieurs sortes de perruques, allant de celles importées à celles fabriquées sur place.
A en croire, Adama Lô, vendeur de perruques au marché central de Rufisque (13 km de Dakar), celles qui lui arrivent de Chine coûtent entre 3.000 et 2.500 FCFA là où celles en provenance de la France et des USA se négocient entre 5.000 et 22.000 FCFA.
Selon Aliou Dieng, responsable commercial des mèches LINDA, la production des perruques locales a chuté à cause, d’une part, de la concurrence des perruques importées, et, d’autre part, de l’astuce trouvée par beaucoup de femmes consistant à se fabriquer elles-mêmes une perruque à partir de mèches.
« 70% des perruques que les femmes mettent au Sénégal sont des perruques artisanales. C’est-à-dire qu’elles achètent des mèches chez nous et les cousent elles-mêmes ou bien chez les coiffeuses», soutient M. Dieng.
Interrogée sur les raisons de cet amour des femmes pour les perruques, Diatou Seck, trouvée dans son salon de coiffure, met en avant le caractère pratique de cet artifice de la beauté féminine. A l’en croire, il « est plus facile à porter et à entretenir » que les tresses d’antan.