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Arrestation d’Adama Gaye : ‘’Les bonnes vies et mœurs’’, un fourre-tout !
Publié le mardi 30 juillet 2019  |  Rewmi
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Notre confrère Adama Gaye a été arrêté hier par les éléments de la Division des investigations criminelles (Dic). Sur les éléments qu’on lui reproche, chacun y va de son commentaire.

Si d’aucuns parlent de pétrole et de gaz, d’autres évoques un post sur Facebook qui serait attentatoire à l’honorabilité et à la réputation du Chef de l’Etat.

On parle dans ce second cas de l’article 256 du Code pénal qui évoque la diffusion d’écrits qui portent atteinte aux bonnes mœurs.

Qu’est-ce qu’il en est ? Seule l’accusation pourrait le dire si jamais une procédure judiciaire est ouverte.

Cueilli chez lui, il a sonné l’alerte à travers les réseaux sociaux.
En attendant d’être édifié sur le contenu de l’accusation, c’est-à-dire ce qu’on lui reproche, il serait bon, d’emblée, de préciser que ‘’les bonnes vies et mœurs’’, dans notre législation, ne signifient pas grand-chose.

En effet, il s’agit d’un fourre-tout à l’image de l’incompatibilité d’humeur dans les motifs de divorce. On peut y mettre ce que l’on veut ou retirer les charges à sa guise.

Il s’agit d’un vernis juridique qui signifie la protection d’une certaine décence par rapport à ce qui est admis, au moment où les faits se passent, dans une société donnée.

Les ‘’bonnes vies et mœurs’’ évoluent donc dans chaque pays au moment où les législations restent souvent figées et conservatrices.
Dans le cas d’espèce, si les faits de mœurs sont retenus, cela voudra dire, en clair, qu’il y a eu offense au Chef de l’Etat. C’est curieux en effet que, cette fois-ci, personne n’ait encore évoqué l’offense au Chef de l’Etat alors que tout le monde sait qu’il n’aurait jamais eu poursuite si jamais il ne s’était pas senti ciblé.

Dans de nombreux cas de ce genre, c’est l’article 80 qui était invoqué. Or, tout indique, cette fois-ci, que l’on a évité de le faire pour que personne ne puisse faire le lien avec Macky.

Tout ceci pour dire que si l’institution présidentielle mérite respect et considération, il n’en demeure pas moins que la liberté de ton dans les réseaux sociaux est une donnée à prendre en compte dans toute démocratie nouvelle.

Dans ce monde de l’amitié virtuel et de l’information surévaluée, la désacralisation des fonctions publiques des hautes personnalités en est un des leviers de commande. Dans ce monde, ceux qui interviennent, notamment les jeunes, revendiquent une forme d’indépendance, de liberté de ton qui leur est propre. Ils croient être dans un sanctuaire où ils imposent leurs lois.

Ici, les bonnes vies et mœurs évoluent très vite.

Par voie de conséquence, je suis toujours surpris d’apprendre que telle ou telle autre personne a été alpaguée du fait d’un post sur sa page Facebook, c’est-à-dire dans l’intimité de ses relations ‘’privées’’.

Malheureusement, les arrestations pour ces faits deviennent de plus en plus nombreuses dans notre pays, un chantre de la démocratie en Afrique.

C’est-à-dire que l’arrestation d’Adama Gaye va sonner comme une forme d’intolérance, de velléités autocratiques de la part de ceux qui nous gouvernent. Cette forme de censure indirecte des réseaux sociaux en appliquant le ‘’système de la répression’’ en matière de liberté publique, est attentatoire à l’image de notre démocratie.

Des ‘’insulteurs’’ comme Assane Diouf sont nés, une race qui va se développer. Des journalistes de la trempe d’Adama Gaye, de Pape Aly Niang et bien d’autres très critiques envers le régime de Macky vont aussi continuer à œuvrer. Cela ne sert à rien en effet de réprimer. Ce que les autres vont dire à ce propos sera encore plus véhément. C’est le diktat des réseaux sociaux.

Ici, les ‘’bonnes vies et mœurs’’ ne signifient rien.



Assane Samb
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