Les risques de troubles à l’ordre public et d’infiltration invoqués par le préfet de Dakar, dans son arrêté d’interdiction de la marche et du meeting programmés par les libéraux, à l’accueil de Me Abdoulaye Wade, avant-hier, ont été explicités. Selon une source au fait des questions de sécurité, ‘’trois groupes de Sénégalais, au moins, pouvaient concourir à semer le désordre à l’occasion de l’accueil du pape du Sopi.
Ce sont les marchands ambulants, chassés des rues de la capitale, les Thiantakounes, qui ont été interdits de thiant, ou les mécaniciens déguerpis d’un peu partout dans Dakar’’. Selon notre interlocuteur, ceux qui disent que l’Etat ne devait pas interdire les manifestations ont tout faux, car ‘’il y avait un vrai projet de déstabilisation’’ que les services de renseignements avaient éventé.
...La source d’indiquer que ‘’le scénario de 1994, lors duquel des policiers avaient été tués, pouvait même être reconduit’’. A ce dessein, poursuit-elle, ‘’des centaines de badauds devaient être transportés de la banlieue vers Dakar, pour des manifestations isolées et une guérilla urbaine’’.
C’est pourquoi, lorsque les Renseignements généraux ont mis la puce à l’oreille des autorités, une réunion a été convoquée dare-dare au palais, à l’issue de laquelle la décision a été prise d’interdire toute manifestation à l’arrivée du secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais, l’ancien président Abdoulaye Wade, le 23 avril dernier.
Pour dire que les services de sécurité ont tiré toutes les leçons des événements du 21 novembre 2007, quand les marchands ambulants avaient violemment manifesté contre leur déguerpissement des rues de la capitale, prenant au dépourvu les forces de l’ordre.