A travers un séminaire de deux jours (25-26) destiné à la presse, le deuxième du genre, le Conseil constitutionnel veut s’approcher davantage au peuple au nom de qui les décisions sont rendues. ‘’Le Conseil constitutionnel se veut, en effet, une maison de verre. Même si nous comprenons que l’acte de juger est par nature générateur d’une frustration qui, en matière politique, est exacerbée par l’enjeu…’’, déclare Papa Oumar Sakho, président du Conseil constitutionnel.
D’après Sakho, le contexte recommande à ce que le Conseil sort de son tour d’ivoire pour s’approcher du citoyen. ‘’L’ouverture du Conseil constitutionnel aux médias est en fait une ouverture de l’institution à la société. Elle est commandée par l’esprit du temps. Elle participe aussi de l’effectivité du droit à l’information plurielle que notre Constitution a érigé, en son article 8, en liberté fondamentale’’, argumente le président du Conseil, Papa Ibrahima Sakho.
Cependant, le Conseil ne s’y méprend pas. Il sait que cette démarche ne va pas taire les critiques. D’ailleurs, ses membres expliquent que l’objectif n’est pas de faire le consensus autour de la juridiction, mais plutôt de donner l’information aux citoyens. Le Conseil sait déjà que les acteurs politiques ne lui feront aucun cadeau.
‘’La passion des Sénégalais pour les sujets juridiques et politiques a souvent mis et mettra encore plus souvent le Conseil constitutionnel au centre de débats où le faux le disputera toujours au vrai. C’est la rançon de la démocratie’’, affirme Papa Oumar Sakho.
C’est pour cette raison, ajoute que, entre autres initiatives, le Conseil a crée un site web, sans oublier ‘’une motivation des décisions plus tournée vers la pédagogie et soucieuse d’une plus grande intelligibilité pour les non-juristes, et l’ouverture de certaines de ces procédures, notamment en matière électorale, à des personnalités indépendantes’’