Nonobstant les lois qui l’interdisent et les peines encourues, l’excision est toujours pratiquée dans la partie méridionale du Sénégal. Les raisons avancées par les personnes interpellées par le quotidien SourceA sur la question sont, entre autres, la religion, le legs des aïeuls, la culture.
«Comme c’est interdit par la loi, on le fait dans la plus grande discrétion pour ne pas être sanctionnées», faity savoir à SourceA, une dame, ressortissante de la Commune de Djignacky, située dans le département de Bignona. Une autre dame, Nd. Diatta, originaire de Koubanao, rencontrée à Ziguinchor dans le cadre de son travail, reste claire et déterminée, en parlant de l’interdiction des mutilations génitales.
«L’Occident veut nous séparer d’un pan essentiel de notre culture, de la pratique très ancienne de nos ancêtres. On ne peut pas se lever, du jour au lendemain, pour abandonner l’excision. Ce n’est pas possible. Les occidentaux font des campagnes de sensibilisation, rencontrent les exciseuses. Mais au finish, ils n’auront pas le résultat escompté. Car ce sont ces mêmes exciseuses, qui reviennent pour exciser les filles», explique-t-elle.
M.S, un Sénégalais qui vit en France, est en vacances à Ziguinchor, avec sa fille, qu’il compte exciser, avant la fin de son congé. «Je ne voulais pas du tout que ma fille subisse cette violence. Mais je suis obligé de le faire. Car ma mère était très fâchée contre moi. Elle m’a mis la pression, pour que j’amène son homonyme, afin qu’elle soit excisée. Je sais que c’est interdit par la loi. Et on est passibles des peines d’emprisonnement sévères», a expliqué ce concitoyen très peinée, qui a fini par s’assujettir devant la pression et les menaces de sa mère.