Le Marocain Mouhamed Fagoul a trainé devant la barre quatre désormais ex-gendarmes pour divers délits que le procureur a jugé graves. Le procès s’est tenu mardi dernier et le délibéré est attendu le 6 août.
Poursuivis pour association de malfaiteurs, vol en réunion avec violence commis la nuit avec un moyen de locomotion et extorsion de fonds, les anciens gendarmes Aly Diop, Waly Diop, André D. Faye et Ibrahima Faye Ndiaye ont comparu mardi dernier. Le procureur a requis 10 ans de travaux forcés contre eux. Les faits se sont déroulés le 1er Avril 2016. Tandis que les mis en cause ont été arrêtés 45 jours après leur forfait.
Il ressort des faits que le gendarme Aly Diop a été informé, par l’un de ses agents de renseignement du nom de Raymond, qu’un Marocain avait par devers lui du mercure et une forte somme d’argent. Il s’est mis à sa recherche, en compagnie de trois autres frères d’armes. Le jour des faits, Aly et Waly Diop étaient en tenue, les deux autres en civil. A bord d’un véhicule de marque 406, ils ont stoppé la voiture de Mouhamed Fagoul sur l’autoroute à péage et l’ont escorté jusqu’à la forêt de Mbao. Là-bas, ils ont intimé l’ordre à leur ‘’indic’’ Raymond de les laisser seuls avec le ‘’suspect’’. Ils ont fouillé son véhicule et n’y ont trouvé que des peaux de bœuf tannées, un couteau et une poudre pour leur conservation.
Ils sont passés à la fouille corporelle et ont pris sur lui 1200 euros, en le menaçant avec leurs armes. Mouhamed ayant compris qu’il faisait l’objet d’une opération de racket, il a déchiré le chèque qu’il avait par devers lui. Ce a irrité au plus haut point les gendarmes qui l’ont sauvagement battu jusqu’ à le blesser à l’œil droit. Ensuite, il a été embarqué dans la voiture et conduit jusqu’à son domicile, afin qu’il remplisse un autre chèque de 4 millions. Les gendarmes l’ont retenu en otage jusqu’au petit matin, avant d’aller avec lui dans une banque de la place retirer le chèque. Ils l’ont libéré non loin de la brigade de la Foire.
Après cette mésaventure, M. Fagoul a porté plainte. Après 45 jours d’enquête, les gendarmes ont été mis aux arrêts.
‘’Les faits sont extrêmement graves’’
A la barre, ils ont nié l’ensemble des faits relatés dans le procès-verbal. Ils ont soutenu l’avoir signé sous la contrainte du commandant de la brigade ayant procédé à leur arrestation. Ils soutiennent avoir interpellé le Marocain et leur entretien a été purement professionnel, même s’ils reconnaissent avoir reçu de lui un million de FCFA qu’ils se sont partagés. Chacun aurait reçu 250 mille FCFA. Ces contestations n’ont pas convaincu le représentant du parquet qui trouve que les faits sont constants et qu’il est très peiné, mais, se trouve dans l’obligation de demander l’application de la loi. ‘’Les faits sont extrêmement graves’’, a-t-il dit.
C’est pourquoi, il a requis une peine de dix ans contre le quatuor. La défense quant à elle a demandé l'acquittement des accusés pour l’association de malfaiteurs et le vol en réunion, parce qu’il n’y a pas assez de preuves pour les incriminer. Par contre, le conseil a plaidé coupable pour l’extorsion de fonds. Il a demandé la clémence de la Cour, puisque, selon l’avocat, les accusés ont déjà payé le prix en étant radiés du corps de la gendarmerie. Le délibéré sera rendu le 6 août 2019.