La Gambie a rouvert vendredi les points de passage à ses frontières terrestres avec le Sénégal, son seul Etat voisin, après six jours de fermeture pour une raison non expliquée
officiellement, a appris l'AFP de sources concordantes.
"Les ordres (de réouverture) ont été donnés ce (vendredi) matin par le gouvernement. C'est tout ce que je peux dire", a déclaré à l'AFP une source gouvernementale gambienne.
Elle a affirmé ignorer dans l'immédiat les motifs de la fermeture, le 19 avril, des frontières mais également la raison de leur réouverture.
Ousman Drammeh, président du syndicat gambien de transport, a également annoncé à l'AFP la reprise de la circulation transfrontalière.
"Les frontières ont été rouvertes. (...) Nous avons vu" les policiers gambiens en poste à une des frontières "lever la barrière, et les véhicules ont commencé à entrer et à sortir" du pays, a affirmé M. Drammeh.
Des habitants de part et d'autre des frontières et des transporteurs ont affirmé avoir constaté avec surprise la fermeture, le 19 avril, des frontières entre la Gambie et le Sénégal.
En début de semaine, une source au sein des services gambiens du renseignement avait indiqué à l'AFP que la décision avait été prise par le président gambien Yahya Jammeh lors d'une tournée en province, toujours en cours, mais en assurant en ignorer les raisons.
Enclavée dans le Sénégal à l'exception de sa façade Atlantique, la Gambie sépare en grande partie la région naturelle de la Casamance (sud du Sénégal) du reste du territoire sénégalais.
Elle est le principal point de passage des transporteurs sénégalais qui relient le nord et le sud de leur pays, notamment par Farafegny, où un bac leur permet de traverser le fleuve Gambie.
Selon divers témoignages, la fermeture des frontières terrestres entre la Gambie et le Sénégal était intervenue moins d'une semaine après un accord entre transporteurs sénégalais et gambiens sur la levée d'un blocus du transport transfrontalier.
Depuis le début de l'année, les routiers sénégalais boycottaient la traversée de la Gambie par les camions de marchandises et les transports en communs pour protester contre une hausse des droits de trafic décidée unilatéralement selon eux par la Gambie.
Le boycott ou l'interdiction de la traversée de la Gambie obligeait les voyageurs à faire un long détour par le sud-est du Sénégal pour relier la Casamance au nord du pays, notamment la capitale, Dakar.
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