C’est presque 75% (3/4) du budget national du Sénégal que Facebook, la société américaine créée en 2004 par Mark Zuckerberg, va devoir verser à titre d’amende au département du Trésor des États-Unis. Une amende record de 5 milliards de dollars (2910 milliards de F Cfa) infligée par la Commission fédérale du commerce (Ftc), un régulateur américain, pour ses manquements en matière de protection des données personnelles. Un accord à l’amiable tenu secret, devrait aussi comporter des restrictions sur la façon dont ledit réseau utilise les données personnelles, a indiqué le Wall Street Journal qui, selon la Tribune, a le premier fait état de la décision du régulateur. Le ministère de la Justice doit encore donner son feu vert à cet accord, adopté par les commissaires de l'agence de régulation fédérale (Ftc) par 3 voix contre 2, indique le quotidien des affaires, citant une source proche du dossier.
Ladite commission fédérale a ainsi averti toutes les entreprises qu'elles devaient protéger l'information privée", a souligné Nuala O'Connor, présidente de cette Ong de défense des libertés en ligne.
Les données personnelles de ses plus de 2,7 milliards d'utilisateurs actifs mensuels sont le bien le plus précieux de Facebook, qui les collecte et les exploite pour en tirer d'immenses revenus publicitaires grâce à un ciblage très affiné. Mais c'est à cause de la façon dont ces données sont utilisées que le réseau social se trouve depuis deux ans dans la tourmente et fait face à une grave crise de confiance. L'enquête de la FTC visait à déterminer si Facebook avait enfreint un accord à l'amiable de 2011 dans lequel il s'engageait déjà au respect des données personnelles et à la transparence concernant leur utilisation. Elle a été ouverte après l'éclatement en mars 2018 du scandale des fuites de données vers la firme britannique Cambridge Analytica, indique La Tribune. Celle-ci, de signaler que Facebook s'attendait à une amende de cet ordre et avait annoncé fin avril avoir fait des provisions de 3 milliards de dollars, tout en précisant qu'il pourrait devoir payer jusqu'à 5 milliards de dollars. Cette amende égratignera à peine la santé financière de l'entreprise co-fondée par Mark Zuckerberg. Pour son exercice 2018, Facebook a affiché une santé de fer avec 22 milliards de dollars de bénéfice pour un chiffre d'affaires de 55 milliards. Et, même amputé des provisions, le bénéfice net a atteint 2,43 milliards de dollars au premier trimestre.
Mais l'accord avec la FTC ne devrait donner qu'un bref répit à Facebook. Élus ou régulateurs tirent à boulets rouges sur le groupe qui fait l'objet de poursuites et d'enquêtes tous azimuts dans plusieurs pays. Face à ces assauts, le groupe tente de reprendre l'initiative. Son responsable de la communication Nick Clegg a appelé le 24 juin les gouvernements à faire davantage en matière de régulation des géants du numérique, dont les pratiques sont souvent mises en cause notamment sur la protection des données ou la diffusion de fausses informations. "Ce n'est pas aux sociétés privées, qu'elles soient grandes ou petites, de proposer ces règles. C'est aux responsables politiques élus démocratiquement dans le monde démocratique de le faire", a affirmé M. Clegg.