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Promotion droit des homos: Oxfam, seul contre tous
Publié le mercredi 10 juillet 2019  |  Enquête Plus
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Dans sa volonté d’imposer au Sénégal sa politique en faveur des homosexuels, Oxfam risque d’être seule. Plusieurs organisations contactées prennent sans réserve le contre-pied de l’organisation britannique.

Dans sa diversité, la société civile sénégalaise fait bloc. Contrairement à ce que pourraient penser certains, ses responsables que nous avons réussi à joindre prennent entièrement le contre-pied d’Oxfam, concernant sa feuille de route relative à la gestion de la question de l’homosexualité. Bachir Kanouté, Coordonnateur de Enda Ecopop, ne fait pas dans la langue de bois. ‘’Il faut savoir, affirme-t-il avec force, que dans tout contexte, il y a des valeurs et principes qui sont immuables. Le Sénégal ne peut échapper à cette règle. Nous avons des valeurs et principes qui sont le soubassement de notre volonté de vivre ensemble. Que ça soit une organisation britannique, chinoise ou américaine, il faut respecter ces valeurs pour intervenir dans ce pays. Dire que c’est au nom de l’égalité ou d’une minorité, ça ne peut pas marcher’’.

Se disant ‘’meurtri’’ par le débat autour de cette question de l’orientation sexuelle prônée par Oxfam, il confie : ‘’Si ça se révèle que le personnel a des difficultés à cause de cette question, je dis non. Il faut arrêter. Dans un pays qui se respecte, une organisation ne peut pas fouler au pied comme ça des croyances très fortes, juste à cause d’activités ou de l’argent. C’est inadmissible.’’

Pour sa part, le directeur exécutif de l’Ong 3D se veut formel. Comme pour son collègue, il pense qu’il est hors de question que des organisations internationales, quelles qu’elles soient, puissent venir au Sénégal leur donner des injonctions. A l’instar de certains responsables de la société civile, il n’a pas perdu du temps pour réunir ses pairs afin de se déterminer sur cette lancinante question. Refusant catégoriquement de violer le secret de leur réunion d’hier, il a finalement décidé, sur notre instance, à lâcher quelques mots au nom de l’organisation qu’il dirige. ‘’Ce qui est clair et non négociable, c’est que, quelle que soit la situation, un employeur ou un partenaire ne peut donner à un agent des injonctions allant à l’encontre de ses valeurs culturelles et/ou religieuses. Aussi, pour nous, seul le critère de la compétence doit présider au recrutement des uns et des autres. Non un statut social quelconque’’.

Coordonnateur du Forum civil, Birahim Seck, joint par téléphone, abonde dans le même sens. Son propos est surtout axé sur les vertus d’Elimane qu’il dit avoir côtoyé depuis des années. ‘’Ce que je peux assurer, c’est que c’est un grand travailleur, un homme de conviction et de principes’’, souligne le coordonnateur de la section sénégalaise de Transparency.

De l’avis de Bassirou Kanouté, la prise en charge de cette problématique de l’homosexualité incombe à toutes les composantes de la société. Il cite, en premier lieu, les familles qui, selon lui, doivent veiller sur l’éducation de leurs progénitures. Ensuite, l’Etat qui doit aussi jouer son rôle de régulateur et de protecteur, en veillant à ce que ces valeurs qui fondent notre croyance ne soient pas bafouées par des organisations quelles qu’elles soient. Enfin, il pense que ça mérite une levée de boucliers très forte au niveau de la société civile, pour que certaines choses ne prospèrent pas au Sénégal.

Un projet de déclaration et une conférence de presse sont en gestation, selon Moundiaye Cissé, pour décliner la position des organisations ayant participé, hier, à la réunion initiée par l’Ong 3D. Moundiaye Cissé de signaler que d’autres initiatives plus larges sont également en cours, pour harmoniser toutes les positions.

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FINANCEMENT DES ONG

Entre dépendance financière et autonomie statutaire

C’est un secret de polichinelle. Certains financements dont bénéficient certaines Ong sont liés à des conditionnalités de toutes sortes dont celle de la promotion de l’homosexualité. Nos interlocuteurs déclinent la voie pour préserver son autonomie statutaire.

Au-delà de la question Oxfam contre Elimane, ce problème soulève également la lancinante question du financement des Ong. Comme le dit l’adage, ‘’qui paie commande !’’. Les sociétés civiles africaines ont-elles suffisamment d’autonomie financière pour prétendre à une autonomie statutaire ?

Pour Moundiaye Cissé, l’Ong 3D n’a jamais eu de problème de cette nature avec ses partenaires. ‘’Je puis vous assurer que nous n’accepterons jamais qu’un bailleur nous dicte sa loi, de surcroit quand cela n’est pas conforme avec nos croyances socio-culturelles et religieuses. Pour nous, ça ce n’est pas négociable. Je dis bien quel que soit le partenaire’’.

A en croire le coordonnateur du Forum civil Birahim Seck, son organisation est à l’aise, en ce qui concerne cette question des financements. Allant plus loin, M. Seck décline même les principaux bailleurs qui financent leurs programmes. Il s’agit, tout d’abord, de l’Etat du Sénégal, du Pnud, d’Osiwa, de l’ambassade des Etats-Unis via l’Usaid, mais aussi d’Oxfam. La question de la promotion de l’homosexualité ne se pose pas à leur niveau, selon lui.

‘’Comme tout le monde le sait, nous, nous n’intervenons que dans les domaines de la bonne gouvernance, de la transparence et de la redevabilité. Depuis notre création en 1993, nous n’avons jamais dévié de cette ligne directrice. Cette vision, nous la mettons en œuvre dans le respect des principes et règles qui gouvernent notre société’’.

Mais malgré les explications, Bachir Kanouté conseille à ses pairs d’être vigilants à propos des financements qu’ils utilisent. ‘’Les organisations de la société civile doivent connaitre les sources de leurs financements, les partenaires avec lesquels elles travaillent. Et voir si les principes véhiculés ne sont pas en contradiction avec nos valeurs. Mais si tu acceptes de les prendre, tu risques d’entrer dans un circuit dont tu ne pourras plus sortir. Moi, il y a certaines ressources, quels que soient leurs montants, je ne demande même pas, parce que c’est en contradiction avec mes valeurs’’. Pour étayer son propos, il donne l’exemple de l’avocat. ‘’Si j’étais avocat, même pour un milliard, je ne défendrais pas un violeur. Je pense donc que la responsabilité est individuelle’’.

D’autres sources, qui ont préféré garder l’anonymat, de signaler qu’au-delà des lobbys homosexuels qui financent certaines Ong, il y a aussi toute une entreprise de blanchiment d’argent qui inonde d’argent certaines organisations. ‘’Tu te lèves un jour, tu vois de l’argent qui afflue de partout. Tu es peut-être content jusqu’au jour où tu découvres que c’est de l’argent illicite. Et il est trop tard pour t’en sortir’’, souligne notre source. Qui précise : ‘’Si tu vas aux Usa, si tu entres dans les sites des fondations, tu verras que certaines ont beaucoup d’argent. Mais parfois ce sont ces mouvements qui sont derrière. Il faut bien les reconnaitre pour les éviter. C’est un travail de recherche à faire pour la société civile.’’

Repenser la société civile

Ainsi, pour certains, l’heure est venue de repenser la société civile. ‘’Quelle société civile voulons-nous dans notre pays, en Afrique ?’’, s’interroge un de nos interlocuteurs. Monsieur Kanouté a bien voulu se prononcer sur la question. A l’en croire, la dynamique a déjà été enclenchée avec de nouveaux mouvements de jeunes comme Y en a marre du Sénégal, Filimbi de Congo et le Balai citoyen de Burkina Faso. ‘’Ne soyez pas étonné de voir le mouvement Y en a marre travailler avec Filimbi, Balai citoyen… Ce mouvement panafricain est en train de prendre de l’ampleur et ils pourront aller vers des guichets de financements sains. Parce qu’il faut aussi savoir qu’il existe bel et bien des financements propres’’.

Bassirou Kanouté de conclure que la société civile sénégalaise et celle africaine n’ont pas besoin d’aliéner leurs valeurs et principes pour exister. L’un des piliers fondamentaux du développement, c’est la culture. Il déclare : ‘’Le développement, pour moi, repose sur trois piliers essentiels. Cela dépend de la vision d’abord. Ensuite, quelles sont les structures que nous mettons en place pour aller vers ce développement. Le troisième est le plus important, c’est la culture. Si les Asiatiques sont parvenus à ce niveau de développement, c’est aussi parce qu’ils savent qui ils sont et ils en sont fiers. L’Afrique ne pourra jamais se développer, si nous oublions notre culture.’’

ARCHIVES MACKY SALL

‘’Il faut que les gens apprennent à respecter nos croyances et nos convictions’’

Face au mutisme pour l’instant des autorités étatiques, ‘’EnQuête’’ a revisité cette interview historique accordée par le président de la République Macky Sall à iTélé, en 2015. Auparavant, le même discours avait été tenu devant l’ancien président des Etats-Unis Barack Obama.

‘’Ce ne sont pas les organisations des Droits de l’homme qui gouvernent nos pays. Il faut que ça soit clair. La population sénégalaise a des représentants désignés à travers des élections transparentes. Nous avons notre Code de la famille. Nous avons notre culture. Nous avons notre civilisation. Il faut que les gens apprennent à respecter nos croyances et nos convictions.

Au nom de quoi, parce qu’ailleurs on pense que l’homosexualité doit être dépénalisée, que ça doit être universel. Il faut respecter le droit pour chaque peuple de définir sa propre législation. Les gens doivent avoir la modestie de comprendre que les pays ne sont pas les mêmes, n’ont pas les mêmes histoires, n’ont pas les mêmes évolutions. Il ne faut pas essayer de transférer ces problèmes. Que des gens soient homosexuels, c’est leur problème. Mais ils n’ont pas à l’imposer aux autres.’’

Avec iTélé
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