«Karim Wade est en stage chez Macky Sall». Dixit, Abdoulaye Wade, hier jeudi, sur les ondes de nos confrères de Rfi. L’ex-président de la République du Sénégal attendu à Dakar finalement cet après-midi, après 22 mois d’absence volontaire, a également confié que son fils sera opposé à Macky Sall au second tour de la Présidentielle de 2017 parce que ce serait ce dernier qui lui aurait donné plus de popularité.
La prison est un raccourci pour accéder au pouvoir. C’est la thèse qu’Abdoulaye Wade, emprisonné à cinq reprises sous le régime d’Abdou Diouf continue de défendre. Attendu à Dakar, ce vendredi à Dakar après 22 mois d’absence, l’ex-président sénégalais a déclaré que son fils ira au second tour de l’élection présidentielle de 2017 contre Macky Sall.
«Mon fils est en stage chez Macky Sall. C’est Macky qui lui donne de la popularité (éclats de rires). Il était un peu populaire. Mais en le maintenant en prison, en le brimant, il va finir par gagner de la sympathie auprès des Sénégalais qui comme beaucoup, n’aiment pas l’injustice», a déclaré Me Wade chez nos confrères de RFI.
Et d’ajouter : «si Karim était populaire à 40 %, Macky Sall l’a propulsé à 80 %. Les sondages disent même que le second tour sera entre Karim et Macky».
Défendant son fils accusé d’enrichissement illicite, Me Wade soutient que «Karim n’a rien fait. Il est innocent». «Les condamnations des tribunaux politiques, c’est quelque chose que je connais. Au début, on pourrait croire qu’il (Macky Sall, Ndlr) va le condamner, mais depuis quelques temps, la situation est telle, qu’il souhaite que les choses s’apaisent», ajoute-t-il en substance.
“Désormais, aucun chef d’Etat africain n’acceptera de quitter le pouvoir de bon gré“
Dans un pronostic plus qu’audacieux, Abdoulaye Wade a aussi soutenu qu’ « à cause du traitement que Macky Sall a réservé à ma famille et lui-même, à l’avenir aucun chef d’Etat africain n’acceptera de quitter le pouvoir de bon gré ». Et d’affirmer que « c’est la faute de Macky Sall ». «Quand j’ai perdu face à Macky Sall, je l’ai félicité. Parce que je ne voulais pas que le Sénégal connaisse le scénario de la Côte d’Ivoire avec Laurent Gbagbo, qui n’a pas accepté sa défaite (face à Alassane Ouattara, Ndlr). Je ne voulais pas de ça», indique Me Wade. Et de poursuivre, «je me suis dit que les Africains vont trouver avec le Sénégal une issue. On est battu, on quitte le pouvoir pour aller faire autre chose le lendemain».
Malheureusement, regrette-t-il : «Macky Sall a ruiné cet espoir de voir des Chefs d’Etat d’Afrique quitter le pouvoir par des élections. Pourquoi ? Parce que si Macky Sall ne m’avait pas poursuivi, comme il le fait, sans aucune base, poursuivi ma famille, mon fils etc., il n’y aurait pas eu de problèmes». Affirmatif, l’ex-président sénégalais confie : «les autres présidents que je connais, que je fréquente, ils disent : attendez si c’est comme ça, tout le monde va faire de la résistance. Parce que beaucoup de Chefs d’Etat se disent, si je quitte le pouvoir, je vais en prison».