Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Déclaration
Article
Déclaration

AFFAIRE PETROTIM - Monsieur l’ingénieur géologue pourquoi avez-vous signé le décret d’approbation ?
Publié le mardi 2 juillet 2019  |  Autre presse
Concertation
© aDakar.com par SB
Concertation nationale sur la gestion des revenus issus du pétrole et du gaz
Diamniadio, le 12 juin 2018 - Le Centre international des conférences Abdou Diouf de Diamniadio a abrité la concertation nationale sur la gestion des revenus tirés du pétrole et du gaz. La rencontre a été présidée par le chef de l`État Macky Sall.
Comment


Par Mbaye Sarr DIAKHATE, journaliste


La rencontre de concertation nationale sur le volet contenu local des projets pétro-gaziers convoquée, ce mardi par le ministère du Pétrole et des Energies, se tient dans un contexte très chargé. Aujourd’hui, à côté de la participation de nos vaillants « Lions » du football à la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations, en Egypte, c’est la gestion des ressources pétro-gazières du Sénégal, qui occupe l’essentiel des discussions dans tous les plateaux de télé, grand place, bureaux, etc.

Depuis l’annonce de la première découverte importante de pétrole en 2014, suivie de celle du gaz en 2016, l’ingénieur géologue, Macky Sall, président de la République du Sénégal n’a consacré exclusivement que trois grands discours à son domaine de compétence professionnelle : le pétrole et le gaz. Mis à part des évocations lors d’allocutions sur d’autres thématiques, des réponses aux interpellations de la presse, l’ingénieur Macky Sall, ancien chef de la Division de la Banque de données pétrolières de PETROSEN, ancien Conseiller spécial du Président de la République chargé de l’Energie et des Mines, ancien ministre de l’Energie et aujourd’hui président de la découverte du pétrole, est peu prolixe sur le sujet du pétrole. Il a prononcé son premier discours sur le pétrole en 2016, à l’occasion de la cérémonie d’installation du Cos-Pétrogaz. Le deuxième discours exclusif sur le pétrole et le gaz de l’ingénieur sera prononcé deux ans après, en 2018, à la cérémonie d’ouverture de la journée nationale de concertation sur l’utilisation des revenues issues de l’exploitation des hydrocarbures. Le dernier discours a été prononcé devant la première promotion des futurs ingénieurs de l’Institut national du Pétrole et du Gaz (INPG).
C’est ainsi que le président Macky Sall va prononcer, pour la quatrième fois, un discours exclusivement consacré au pétrole et au gaz découverts au Sénégal. L’importance de la thématique qui sera abordé mérite toute l’attention de tout le peuple, consacré récemment par la Constitution comme « unique propriétaire des ressources naturelles » sur l’ensemble du territoire national.

Mais contexte oblige, le Sénégalais « propriétaire » des ressources naturelles du pays, est en droit d’attendre du président de la République, à qui, il a confié la gestion de ses « ressources », qu’il arbore sa casquette d’ingénieur géologue et de technicien pour lui parler des raisons techniques, et uniquement techniques de son approbation par décret des Contrats de recherche et partage de production (Crpp) couvrant les blocs de Saint-Louis et Cayar Offshore Profond, attribués à la compagnie pétrolière Petro-Tim, en 2012.

Monsieur l’ingénieur géologue, le Sénégalais que vous avez consacré, lors du référendum de 2017, « unique propriétaire » des ressources naturelles, voudrait savoir pourquoi vous avez approuvé les dits Crpp. Monsieur l’ingénieur géologue, ces contrats déjà signés, sont-ils techniquement bons, se demande encore le « propriétaire » des ressources comme l’ont prétendu certains connaisseurs ?

Le citoyen sénégalais voudrait savoir, si en 2012, alors que vous revenez aux affaires, mais tout en gardant toutes vos connaissances du secteur pétrolier, vous aviez auparavant, durant toute votre carrière professionnelle, technique ou en tant qu’autorité politique habilitée, vous avez eu à lire, signer ou approuver un contrat de recherche partage d’hydrocarbures qui offre des tranches de partage aussi favorables pour le Trésor public sénégalais ?

Monsieur l’ingénieur géologue, dites-nous si durant toute votre carrière du chef de division de la Banque de données de PETROSEN, à la magistrature suprême du pays, en passant par les postes de conseiller du président de la République, Directeur général de PETROSEN, Ministre de l’Energie, vous avez une fois vu un contrat qui offre, en eaux profondes, à plus de 1000 m sous la mer, excusez du peu, dès la production de 60 000 barils de pétrole ou équivalent en M3 de gaz par jour, une part 50 % des revenus ?
Monsieur l’ingénieur géologue, dites-nous encore quel est le contrat de partage qui garantit au Trésor public sénégalais dès 90000 M3 de gaz par jour, 54 % des revenus, compte non tenu des impôts à prélever sur les parts du contractant et des 10 % de PETROSEN ?
Monsieur l’ingénieur géologue, étiez-vous au courant que depuis huit ans le bassin sédimentaire sénégalais avait été déserté par les compagnies pétrolières ?
Ou encore que le seul permis en cours en offshore profond qui resté dans le portefeuille de PETROSEN, était celui signé par Hunt Oil en 2004, dont vous aviez vous-même contresigné le décret d’approbation, en tant que Premier ministre de la République du Sénégal ?
En 2012, monsieur l’ingénieur géologue, vous vous êtes certainement souvenu, en parcourant le fond des contrats attribués à Petro-Tim, en attente de régularisation du décret d’approbation, du CRPP de Hunt Oil qui a fait l’objet de la première découverte de pétrole, 10 ans après sa signature et repris entretemps par la compagnie Far Ltd, rejointe en 2013, par Cairn Energy et ConocoPhilip et ses tranches de partage.
Oui certainement, monsieur l’ingénieur géologue, le souvenir du CRPP couvrant les blocs de Rufisque Offshore, Sangomar Offshore et Sangomar Offshore Profond, vous est revenu en mémoire à propos de ses tranches de production qui prévoyaient de zéro à 50000 barils par jour que 15 % de part pour l’Etat. Mieux encore, que pour le bloc plus connu sous le nom de Sangomar, la part de l’Etat (Trésor public s’entend) ne pourra jamais dépasser 40% même au-delà de 200 000 baril jour.

Le meilleur contrat en cours dans le bassin sénégalais

Aujourd’hui, monsieur l’ingénieur géologue pouvez-vous dire que ce contrat, objet de beaucoup de débats et de controverses, attribué à Petrotim et signé le 17 janvier 2012, est malgré les apparences, le meilleur en cours sur le bassin sénégalais. Monsieur l’ingénieur géologue, ces CRPP ouvrent-ils aujourd’hui le Sénégal, l’accès au club des pays à fort potentiel de gaz de classe internationale et futur producteur ?
En 2012, monsieur l’ingénieur géologue, le Sénégal pouvait-il se permettre le luxe de renvoyer une compagnie qui a accepté d’acheter des données à hauteur de 100 000 Dollars Us, d’ouvrir une ligne de crédit, de faire des engagements bancaires et les investissements préalables.

Monsieur l’ingénieur géologue, je voudrais m’en arrêter là sur le registre des interrogations du Sénégalais « unique propriétaire des ressources pour aborder les questions d’ordre technique dont seul un initié peut en comprendre l’importance.

En effet, monsieur l’ingénieur géologue, il est utile de revenir sur tout ce qui s’est fait à la suite de votre choix judicieux d’approbation de haute portée historique, jusqu’à la découverte de gaz en 2016. Oui monsieur l’ingénieur géologue, il y a eu comme le savez mieux que quiconque, la réalisation des études sur les engagements de travaux de sismique et le traitement et l’interprétation des données, évaluées à 8 millions de Dollars Us, démontrant ainsi que Petrotim avait les moyens financiers de ses engagements.
Les moyens techniques et financiers ont permis à cette compagnie de lancer les appels d’offres et de procéder à la délimitation des périmètres. Déjà avant l’entrée de Cosmos dans ces deux blocs, Petrotim avait, selon un rapport de janvier 2013, présenté le résultat de l’étude préliminaire pour la sismique. Cette même étude faisait aussi état de la présentation de l’acquisition sismique. Pour l’ensemble de ces travaux, un appel d’offre très fructueux a été lancé.

Monsieur l’ingénieur géologue, si à l’époque le projet présenté par l’équipe de Petrotim n’était pas bon, est-ce qu’une dizaine de compagnies de service se seraient manifestées pour l’attribution du marché d’acquisition d’une ligne sismique de 5000 km² en 3D, soit 1000 km² de plus sur l’engagement initiale contenu dans le contrat signé entre l’Etat du Sénégal et Petrotim.

Il est-il utile de souligner que ces compagnies qui avaient répondu à l’appel d’offres, étaient soit britannique, française, chinoise, norvégienne ou émiratie. Par ailleurs vous savez, Monsieur l’ingénieur géologue que Petrotim avait pris le risque dans un contexte économique mondial et national difficile pour signer un contrat dont les chances de découverte étaient minimes avec un taux de réussite évalué à moins 10%, une faible rentabilité économique du projet, une valeur monétaire faible zone par zone. Au finish, votre baraka aidant certainement par la grâce de Dieu, le résultat a donné raison à ses promoteurs qui avaient pris d’énormes risques.
Commentaires