Le Directeur général de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas), Lansana Gagny Sakho, est convaincu qu’«une approche participative» est vitale pour un assainissement durable à Dakar notamment. C’est pourquoi, sa structure a initié un atelier de mise à niveau et de partage avec les maires de la région de Dakar. Cette rencontre d’une journée, qui s’est tenue, ce mercredi 26 juin 2019, à Dakar, vise principalement à partager les différentes activités entreprises par l’Onas avec les parties prenantes et de susciter leur adhésion pour une durabilité des infrastructures d’assainissement.
A l’occasion, la direction de l’assainissement de l’Onas a fait une présentation sur la situation du patrimoine des ouvrages d’assainissement des eaux usées et la situation du patrimoine des ouvrages d’assainissement des eaux pluviales au niveau national. Laquelle a permis aux différents participants d’avoir une idée claire sur les défis à relever.
«L’implication de tous, une nécessité»
Selon le Dg de l’Onas, «le fonctionnement correct et la durabilité des infrastructures d’assainissement restent étroitement liés à une implication effective de tous les acteurs». D’où l’importance de l’adoption d’«une approche participative».
Lansana Gagny Sakho signale que le développement du sous-secteur de l’assainissement en milieu urbain est confronté à plusieurs problèmes. Il s’agit notamment, de la vétusté du réseau qui date près de 60 ans, de l’absence de désensablement des voiries par les municipalités, des branchements clandestins, des agressions et vol des ouvrages d’assainissement, entre autres.
«Plus de 300 milliards injectés dans des projets»
«Pour offrir un meilleur cadre de vie aux populations, Lansana Gagny Sakho renseigne que l’Etat du Sénégal a investi plus de 300 milliards de francs Cfa pour la réalisation et la réhabilitation de projets d’assainissement à travers le pays, dont certains sont en cours.
De l’avis du Dg de l’Onas, la vétusté du réseau d’assainissement des eaux usées est due à l’effet démographique de la population, raison pour laquelle il «n’a plus la capacité de répondre à la demande de traitement». Certes la vétusté du réseau est un problème mais, pour lui, «la grosse difficulté» à laquelle l’Onas est confronté aujourd’hui, c’est le «comportement irresponsable» de certaines personnes vis-à-vis des ouvrages d’assainissement.
A l’en croire, «dans les Sicap à Dakar, des gens construisent même des regards dans leur salon». Un fait qui, pour lui, «ne favorise pas une meilleure gestion» des ouvrages d’assainissement.
«L’assainissement, un centre de coût et non un centre de profits»
Par rapport à la proposition de certains maires qui souhaitent que l’assainissement soit décentralisé, Lansana Gagny Sakho estime que c’est une bonne chose. Mais, pour lui, la meilleure solution, c’est de laisser l’Etat continuer à gérer ce sous-secteur. Parce que, soutient-il, «l’assainissement, c’est un centre de coût, ce n’est pas un centre de profits».
Venus prendre part à la rencontre, les maires de la région de Dakar se sont félicités de cette démarche qu’ils jugent «très inclusive et participative» du Dg de l’Onas. Et selon le Secrétaire permanent de l’Association des maires du Sénégal (Ams), Oumar Ba, par ailleurs, maire de la commune de Ndiob (département de Fatick), «une question aussi importante que l’assainissement demande l’implication de tous».
Toutefois, le maire estime qu’il y a une question de fond qui se pose. Pour lui, les stratégies de lutte pour l’assainissement «ne doivent pas être perçues comme des questions d’urgence». Et qu’«il leur faut être suffisamment participatif» afin de réfléchir sur des plans d’actions concertés.
«Partir des plans locaux pour arriver à un plan national»
Prenant le contre-pied du Dg de l’Onas, le secrétaire permanent de l’Ams est pour la décentralisation de l’assainissement. Convaincu que ce dernier est «une question de proximité, une question qui doit être transférée aux communes», Oumar Ba soutient que la décentralisation de l’assainissement permettra aux communes de «mettre plus de moyens et de mieux mobiliser les ressources humaines».
En outre, par rapport à cette réflexion anticipative enclenchée par l’Onas, l’édile de Ndiob suggère qu’«il faut partir des communes et que chaque commune doit être dotée d’un plan local d’assainissement qui part de ses réalités». Et pour «être efficace, il ajoute que le plan régional ou le plan national doit être le cumul des plans locaux élaborés et conçus par tous».