La sortie de la présidente de l’Office national de lutte contre la corruption (OFNAC), Seynabou Ndiaye Diakhaté, qui invite le procureur de la République à prendre ses responsabilités dans le traitement des dossiers d’enquête qui lui ont été transmis est un des sujets en exergue dans les quotidiens reçus mercredi à l’APS.
Dans sa conférence de presse tenue le 12 juin, le procureur de la République Serigne Bassirou Guèye avait annoncé que le rapport 2018 que l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), consacré à la gestion du Centre des oeuvres universitaires de Dakar (COUD), avait été retourné à l’envoyeur pour non-respect du principe de contradiction.
’’Nous avons eu beaucoup de difficultés dans l’exploitation de ce rapport’’, avait dit Serigne Bassirou Guèye, soulignant que ‘’ce rapport fait état d’une malversation incriminant notamment le chef du service approvisionnement du COUD autour de la somme de plus de 127 millions de FCFA’’.
Interrogée mardi en marge du séminaire de validation du Rapport sur la stratégie nationale de lutte contre la corruption, la présidente de l’Ofnac a invité le procureur ‘’à exploiter’’ ces dossiers ‘’pour prendre une décision’’.
’’Le dossier du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) a été transmis au procureur depuis 4 ans. Lui-même a dit avoir reçu 19 rapports de l’Ofnac. Aucun de ces dossiers n’a été exploité. Je l’invite plutôt à exploiter les dossiers reçus de l’Ofnac pour prendre une décision’’, a déclaré Seynabou Ndiaye Diakhaté.
’’La procédure pénale en cours à l’Ofnac n’est pas celle qui est prévue dans le code de procédure pénale, a précisé la magistrate. L’Ofnac ne travaille ni sous l’autorité ni sous la direction du procureur de la République. Ce sont les officiers de police judiciaire et les agents de police judiciaire qui travaillent sous son autorité’’.
Selon le journal Source A, la présidente de l’OFNAC ‘’n’a pas du tout été tendre avec le maître des poursuites’’. Et pour le journal L’As, ‘’Seynabou Ndiaye Diakhaté recadre le procureur’’. ‘’La présidente de l’Ofnac +corrige+ le procureur’’ (Walfadjri).
’’L’OFNAC renvoie Bass à ses textes’’ dans le traitement du dossier des malversations au Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD), selon Enquête qui souligne que l’ONFAC ‘’met le parquet devant ses responsabilités’’.
Selon Sud Quotidien, ‘’Seynabou Ndiaye Diakhaté +clashe+ Serigne Bass’’. ‘’La présidente de l’OFNAC n’apprécie pas la sortie du procureur de la République Serigne Bassirou Guèye sur les dossiers transmis par sa structure (…) elle a exprimé tout son étonnement sur les explications données par le chef du parquet sur les lenteurs notées dans le traitement judiciaire des affaires visées’’, écrit Sud.
Pour le quotidien Kritik, ‘’la patronne de l’OFNAC mouille le procureure’’. Elle estime que ‘’l’OFNAC a fait son travail dans le respect des principes qui gouvernent toute enquête et a remis tous les dossiers au procureur de la République, à lui d’en tirer toutes les conséquences’’, résume la publication.
Cette sortie de la présidente de l’OFNAC révèle ‘’la dépendance du procureur’’, selon La Tribune qui souligne que Seynabou Ndiaye Diakhaté ‘’a dénoncé l’inaction de Serigne Bassirou Guèye’’.
’’Les propos de Seynabou Ndiaye Diakhaté contre le procureur sont extrêment graves. Ils sont en fait un révélateur pertinent de la gestion chaotique des dossiers judicaires par le parquet. Ils renseignent sur l’existence d’une politique de sélection des +affaires+ qui obéirait au désidérata du pouvoir exécutif’’, écrit La Tribune.
’’L’OFNAC renvoie la balle au Parquet’’, selon Vox Populi, ajoutant que ‘’Seynabou Ndiaye Diakhaté demande à Serigne Bassirou de prendre ses responsabilités’’.
Le Quotidien parle de ‘’Coup de COUD de Seynabou à Bass’’. Le journal résume ainsi les propos de la présidente de l’Ofnac : ‘’Le procureur n’a pas à nous retourner le dossier (du COUD) ; il n’a qu’à saisir son Juge d’instruction’’.
’’Mme Seynabou Ndiaye Diakhaté rejette d’un revers de la main les arguments du procureur de la République Serigne Bassirou Guèye, selon lesquels le principe du contradictoire n’a pas été respecté dans l’enquête de l’Ofnac relative aux détournements supposés au COUD que dirigeait Cheikh Oumar Hann, actuel ministre de l’Enseignement supérieur’’, écrit le journal.
Dans sa livraison du jour, Le Soleil s’intéresse au mouvement du personnel enseignant et fait état de ‘’78 000 demandes pour 19 596 postes vacants’’.