L'Experte indépendante des Nations unies sur la situation des droits de l'homme en République centrafricaine, Marie-Thérèse Keita-Bocoum, a exhorté les autorités centrafricaines à multiplier les contacts avec les populations établies en dehors de la capitale, Bangui afin d'encourager la réconciliation intercommunautaire dans l'ensemble du pays.
Réagissant au terme de sa deuxième visite en République centrafricaine, elle a indiqué que « les violations des droits de l'homme continuent en République centrafricaine, même si on en dénombre moins ».
« La menace que représentent les anti-Balaka et les ex-Seleka continue de peser tant sur la capitale que sur le reste du territoire national », a –t-elle ajouté.
Cette visite avait pour objectif d'évaluer la situation des droits de l'homme, tout particulièrement à l'intérieur du pays, et de s'enquérir des initiatives locales en faveur de la sécurité, de la paix et de la réconciliation.
Lors de cette visite, l'Experte indépendante a pu recueillir des témoignages et des informations auprès de la population, de la société civile, ainsi qu'auprès des autorités politiques, nationales, locales et religieuses.
Mme Keita-Bocoum a, toutefois, relevé l'existence d'initiatives de réconciliation et de poches de cohésion sociales fonctionnant avec très peu de moyens, tant à Bangui que dans l'arrière-pays.
Elle a également salué la volonté affichée par les autorités de la Transition de lutter contre l'impunité et d'assurer la présence de l'administration et de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire national.
L'Experte indépendante a cependant fait valoir qu'« en l'absence de sécurité pour les magistrats, d'infrastructures adéquates et de sécurisation des lieux d'audience et de détention, il serait difficile de lutter effectivement contre l'impunité ».
Elle appelle le gouvernement à prendre toutes les mesures nécessaires au déploiement des administrateurs locaux (préfets et sous-préfets) pour contribuer à rétablir l'autorité de l'Etat à l'intérieur du pays.
Au cours de sa visite, l'Experte indépendante s'est entretenue avec plusieurs membres du gouvernement de transition, ainsi qu'avec des membres du corps diplomatique et des représentants du système de l'ONU.