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Des Sénégalais marchent pour une gestion transparente des ressources naturelles
Publié le samedi 22 juin 2019  |  Agence de Presse Sénégalaise
Rassemblement
© aDakar.com par SB
Rassemblement du mouvement “Aar Li Ñu Bookk“ à la Place de l`Obélisques
Dakar, le21 juin 2019 - Les activistes du mouvement “Aar Li Ñu Bookk“ se sont rassemblés à la Place de l`Obélisque pour exiger une transparence dans la gestion des ressources naturelles du Sénégal. Dossier=21322 et Gallérie=42536
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Des centaines d’activistes, d’opposants et de citoyens ont marché vendredi à Dakar pour réclamer davantage de transparence dans la gouvernance et la gestion des ressources naturelles du Sénégal, a constaté l’APS.

La manifestation est partie de la Place de la Nation (ex-Obélisque) avant de s’achever sur le boulevard Général de Gaulle. Elle a été à l’initiative de la plateforme dénommée ‘’Aar li nu book’’ (préserver notre patrimoine).

Ce mouvement a notamment été mis sur pied à la suite d’allégations de corruption relayées par le média britannique BBC à travers une enquête mettant en lumière un supposé scandale financier impliquant Aliou Sall, le frère du président de la République.

Dans un documentaire publié le 3 juin dernier intitulé "Sénégal : Scandale à 10 milliards", le média public britannique fait état d’un paiement de 250.000 dollars, soit 146 millions de l’homme d’affaires Frank Timis à Aliou Sall, un point crucial de ses allégations de corruption dans l’attribution de contrats pétroliers au Sénégal.

La BBC affirme notamment démontrer comment la société de Frank Timis s’était vu retirer puis réattribuer une autorisation d’exploration après l’accession au pouvoir du président actuel Macky Sall, en mars 2012.

Le gouvernement a battu en brèche ces allégations, parlant notamment du reportage de la BBC comme d’un "tissu de contrevérités […] destinées volontairement à manipuler l’opinion et jeter le discrédit sur le gouvernement et l’État du Sénégal".

Une information judiciaire a ensuite été ouverte pour faire la lumière sur ces allégations de corruption relayées par le média britannique et sur toutes les autres accusations ayant trait à cette affaire.

Des acteurs politiques et de la société civile ont commencé à témoigner devant les enquêteurs de la Division des investigations criminelles (DIC) après que le procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye a lancé un appel public à témoins.

’’Ce combat est simple. Il consiste à informer le peuple du Sénégal sur ce qui s’est passé pour la manifestation de la vérité. On veut que des enquêtes objectives claires et transparentes soient organisées pour que la vérité soit sue et soit dite’’, a déclaré Abdoul Mbaye, ancien Premier, passé dans l’opposition à la suite de son limogeage, en 2013.

’’Rien n’empêchera au peuple souverain d’obtenir gain de cause dans cette affaire’’, a de son côté réagi Ousmane Sonko, candidat malheureux à la présidentielle du 24 février dernier. Il a ainsi appelé au maintien de ce mouvement de protestation.

C’est à partir de 15 heures les manifestants, vêtus pour la plupart du maillot de l’équipe nationale de football ou encore de tee-shirts à l’effigie de la plateforme ‘’Aar li nu bokk’’ ont entamé leur marche.

Certains tenaient des drapeaux aux couleurs nationales, d’autres brandissant des pancartes sur lesquelles étaient écrites de messages de protestation.

Bien encadrés par les forces de l’ordre, ils ont ainsi parcouru quelques centaines de mètres sur les allées du centenaire avant de de s’arrêter à la place ‘’Sing Sing’’ où ils ont tenu un grand rassemblement.

Pendant trois tours d’horloges, des membres de cette plateforme se sont relayés pour dénoncer ce qu’ils appellent ‘’la spoliation de nos ressources pétrolières et gazières à travers les différents permis d’exploitations accordés jusqu’ici par le gouvernement du Sénégal.

Le président du groupe parlementaire Liberté et démocratie (opposition), Cheikh Bara Mbacké Doly, a par exemple appelé l’Assemblée nationale à mettre sur pied une commission d’enquête parlementaire afin de faire la lumière sur cette affaire.

’’Avant même la diffusion du documentaire de la BBC, j’avais par correspondance administrative adressée au président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, sollicité la création de cette commission d’enquête parlementaire. Cette requête est restée sans suite’’, a soutenu le député du parti démocratique sénégalais (PDS, opposition).

’’On aurait pu rester chez nous comme tout le monde puisqu’on n’est pas dans le besoin. Mais on se bat pour la génération future, pour la justice et la transparence dans tout ce que fait l’Etat et qui qui a un impact direct sur nous citoyens’’, a pour sa part déclaré le rappeur Simon, membre du mouvement ‘’Y en a marre’’.

MK/AKS/OID
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