Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement a procédé, ce jeudi, au lancement officiel de la 17e édition de la Semaine nationale de la prévention routière. A cette occasion, les acteurs de la prévention routière ont appelé les usagers de la route à plus de responsabilité et au respect du code de la route, pour réduire les accidents de la circulation.
‘’Accidents de la route et assurances’’ est le thème de la 17e édition de la Semaine nationale de la sécurité routière. A travers cette thématique, la Nouvelle prévention routière du Sénégal (Nprs), organisatrice de l’évènement, veut sensibiliser la population, durant une semaine, sur les enjeux de la sécurité routière, la couverture des garanties en assurance et le processus d’indemnisation, en cas d’accident. Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, qui a présidé la cérémonie, a appelé les usagers à plus de responsabilité et aux changements de comportement pour réduire les accidents de la circulation.
En effet, selon Me Oumar Youm, l’essentiel des accidents de la circulation est dû à l’excès de vitesse, à l’ébriété ou à l’utilisation du téléphone au volant. Pire, ‘’certains se payent le luxe d’organiser des séances de thé dans les véhicules. Si nous examinons les statistiques, près de 90 % des accidents sont dus aux comportements humains, 7 % liés à la vétusté du matériel roulant et seulement 3 % à l’état des routes. C’est dire simplement que c’est avec beaucoup de responsabilités que nous pouvons parvenir à réduire de manière notable les accidents de la circulation qui nous coûtent beaucoup et détruisent les ouvrages d’art et les ponts’’, a déclaré le ministre. Avant de souligner que 4 554 accidents ont été enregistrés, cette année, avec plus de 550 décès liés à ces accidents, sans compter le nombre de blessés.
‘’Les victimes de ces accidents, c’est la population active. Nous l’avons sur la route de Saint-Louis avec des étudiants et des professeurs. Tout le monde devra en prendre conscience et avoir le culte de la sécurité routière, de la responsabilité, du devoir accompli dans le respect des normes de la circulation’’, estime-t-il.
La sensibilisation et la vulgarisation des bonnes pratiques en matière de sécurité routière semblent plus que nécessaires pour le changement de comportement. En effet, les acteurs du secteur, l’insécurité routière et les accidents de la circulation coûtent beaucoup à l’économie et à la formation de la capitale humaine. Et suivant une étude de la Direction des assurances, les accidents de la circulation enregistrent plus de trois mille dossiers de sévices corporels avec un lot de souffrances psychiques très élevé et des déficits fonctionnels chroniques. ‘’Les assureurs versent plus de 12 milliards de franc Cfa par prolongement de l’impact macro-financier de l’insécurité routière qui est estimé à 5 % du Pib. Ce sombre bilan éclaire sur l’attente de la population de revoir le nouveau mode de gestion de la circulation routière du Sénégal pour une prise de conscience’’, souligne Mouhamadou Moustapha Noba, Président de l’Association des assureurs du Sénégal (Aas).
Le parc automobile vétuste, avec une moyenne d’âge de 30 ans
En plus des mauvais comportements des usagers, la recrudescence des accidents de la circulation s’explique aussi par un parc automobile vétuste et des routes parfois impraticables. C’est pourquoi, selon le ministre en charge du secteur, l’Etat a entrepris des grands projets pour pallier ce problème. Il s’agit, entre autres, de l’amélioration de la qualité et de la densité des routes et le renouvellement du parc automobile.
‘’Sept cent cinquante-six kilomètres de routes ont été construits, sans compter les autres projets autoroutiers qui sont en perspective, pour faciliter une circulation permanente, sécurisée et confortable. Pour le renouvellement du parc automobile également, nous avons 800 bus qui sont en instance d’être délivrés. Tous ces efforts permettront de moderniser et de remplacer le parc automobile qui est vétuste, dont la moyenne d’âge tourne autour de 30 ans’’, déclare Me Youm.
Les bonnes pratiques à adopter
Du coté des assureurs, ils ont plus incité sur la sensibilisation sur les bonnes pratiques et les enjeux de la sécurité routière comme moyen de prévention aux drames routiers. ‘’La réparation ne remplace jamais les pertes en vies humaines ou encore les handicaps permanents qui en découlent’’, rappelle pour sa part Mamadou Dème, Directeur des assurances. Et d’ajouter : ‘’La création du secteur de la nouvelle prévention routière du Sénégal participe à la réduction des accidents de la circulation. Les opérations concernent aussi les autres acteurs dans la lutte contre le défaut d’assurance et pour la promotion des programmes de formation et de sensibilisation au respect des règles de la circulation routière. La mise à disposition de véhicules médicalisés, comme moyen d’intervention d’urgence, serait de nature à améliorer le déficit d’image dont souffre le secteur, en plus de réduire sensiblement la gravité des handicaps et donc des indemnités futures à verser aux assureurs’’, estime-t-il.
En outre, le reste de la semaine consacrée à la prévention routière sera marquée par des conférences, des campagnes de proximité sur les grands axes routiers, pour sensibiliser les usagers sur l’insécurité routière. Ces activités se dérouleront dans presque toutes les grandes villes du pays.