Après la diffusion d’un documentaire accusant le gouvernement sénégalais de corruption dans le cadre de contrats pétroliers, la chambre africaine de l’énergie monte au créneau pour défendre Dakar
Dans un communiqué officiel diffusé le 17 juin dernier, la chambre africaine de l’énergie est revenue sur les accusations portées par la BBC à l’encontre de l’État sénégalais. En effet, le 2 juin, la chaîne britannique a diffusé un reportage dans son émission « Panorama » accusant le frère du président Macky Sall, Aliou Sall, d’avoir touché une commission dans le cadre de l’attribution de deux gisements pétroliers.
En effet, en 2012, l’actuel chef de l’État sénégalais avait confirmé la décision de son prédécesseur, Abdoulaye Wade, d’attribuer l’exploitation de deux champs pétroliers et gaziers au large du Sénégal à la société Timis Corporation. Mais selon la BBC et l’opposition, cette société aurait versé deux ans plus tard une prime de 250 000 dollars au frère de Macky Sall. De plus, la chaîne britannique affirme que les participations de Timis Corporation ont été rachetées par le géant pétrolier BP en 2017 pour 250 millions de dollars, assortis de redevances de quelque 10 milliards de dollars sur 40 ans.
Des accusations démenties par le gouvernement sénégalais qui accuse l’opposition, qui intervient régulièrement dans ledit documentaire, de se livrer à une manœuvre de manipulation politique. Une prise de position confirmée par la Chambre africaine de l’énergie, qui estime que le reportage « est basé sur un manque de compréhension des faits et du fonctionnement de l’industrie du pétrole ».
Pour l’organisation internationale chargée de réguler le marché énergétique africain, il n’y a eu aucune entorse à la loi en ce qui concerne les champs pétroliers pointés du doigt dans l’émission de la BBC : « Conformément au Code pétrolier sénégalais, l’acquisition des blocs par BP correspond bien aux processus d’appel d’offres en vigueur au Sénégal. »
Pour l’organisme, il est ubuesque d’imaginer que BP et le gouvernement sénégalais puissent se livrer à de telles pratiques, largement connues, surveillées et interdites par les lois sénégalaises, mais aussi américaines ou britanniques. Les accusations formulées par la BBC représentent un scénario peu crédible au vu des dispositifs légaux existants dans les différents pays concernés. « Enfin, toutes les procédures ont été respectées et l’attribution initiale du bloc a été faite avant que le Président Macky Sall ne soit élu président. Toutes les enquêtes menées par de nombreux régulateurs sénégalais ont révélé que toutes les transactions s’étaient déroulées dans les meilleures conditions. »
L’organisme conclut son communiqué en mettant en exergue les bénéfices escomptés par la politique énergétique du gouvernement sénégalais. Une prise de position qui renforce les arguments du gouvernement de Dakar.