Dakar - Les quotidiens parvenus jeudi à l'APS traitent pour l'essentiel de remous internes au Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition) et de la traque des biens supposés mal acquis, ce sujet-serpent de mer qui continue d'alimenter l'actualité nationale.
"Le PDS, tensions et fractures", relève par exemple le quotidien Enquête via sa manchette dédiée aux remous notés au sein du PDS et qui sont nés des dernières déclarations de son coordonnateur Oumar Sarr, laissant entendre que la formation libérale ne serait pas opposée à une participation à un gouvernement d'union nationale.
"À l'issue de leur comité directeur tenu hier (mercredi) à Dakar, les libéraux ont déclaré que le PDS n'était pas intéressé par un gouvernement d'union nationale", rapporte Enquête. "La tension étant montée d'un cran (au cours de cette rencontre), Me Madické Niang a pris la parole pour apaiser les esprits", selon le même journal.
"Madické Niang désamorce la bombe", renchérit L'As. "Annoncée comme la réunion de tous les dangers après la déclaration controversée d'Oumar Sarr sur la disponibilité du PDS à entrer dans un gouvernement d'union nationale, le comité directeur d'hier (mercredi) qui a enregistré la présence de nombreux +revenants+ n'a pas traîné", rapporte ce quotidien.
La rencontre "a été expédiée en deux temps trois mouvements par un Me Madické Niang qui voulait à tout prix éviter la déchirure dans les rangs des libéraux", écrit L'As. "Puisque personne ne nous a demandé d'entrer dans un gouvernement, je demande de ne pas en débattre, a dit l'ancien ministre des Affaires étrangères pour clore le débat, selon le journal.
"Après une longue explication de Oumar Sarr, Me Madické Niang a usé d'une astuce pour dégonfler la bulle", relève L'Observateur. Il reste que selon Le Populaire, le comité directeur du PDS a désavoué Oumar Sarr en précisant qu'il n'est "pas partant pour prendre part à un gouvernement d'union nationale".
Pour le reste, les quotidiens traitent de la traque des biens présumés mal acquis dont le sujet semble revenir en force au-devant de l'actualité, avec notamment le quotidien La Tribune. Ce journal signale ainsi à sa Une que Karim Wade, le fils de l'ancien président Abdoulaye Wade, doit être entendu ce jeudi par la chambre d'accusation de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI).
"La chambre d'accusation est le nouveau protagoniste dans l'affaire Karim Wade'', fait observer le journal, en allusion à l'inculpation de l'ancien ministre d'Etat, écroué depuis le 17 avril dernier pour un enrichissement illicite présumé de l'ordre de 694 milliards de francs CFA, dans le cadre de la traque des biens présumés mal acquis initiée par l'actuel pouvoir et qui vise pour l'essentiel des dignitaires du précédent régime dirigé par Abdoulaye Wade.
Les avocats de Karim Wade ''interpellent (la chambre d'accusation de la CREI) pour que soit déclarée nulle et non avenue l'inculpation de leur client dans le cadre de la traque des biens mal acquis", écrit La Tribune. Le journal s'interroge ainsi via sa manchette : "Le bout du tunnel pour Karim ?".
De son côté, Lamine Faye, l'ancien garde-corps de l'ex-président Abdoulaye Wade se trouve "cerné" par les enquêteurs, si l'on en croit les informations du quotidien Libération. Le journal précise que le procureur de la CREI a demandé une enquête de patrimoine sur l'ex-chef de la sécurité de l'ancien président sénégalais, après trois enquêtes menées par la Sûreté urbaine.
Tahibou Ndiaye, l'ancien directeur du Cadastre, toujours sous Wade, est lui aussi convoqué à la CREI demain vendredi, annonce L'Observateur. Selon le quotidien du groupe Futurs médias, la médiation pénale qui a permis à M. Ndiaye de bénéficier d'une liberté provisoire, dans le cadre de cette même traque des biens mal acquis, a inclus des biens de l'Etat.
Pour sa part, le Parti socialiste (PS), une des formations majeures de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar (BBY) regroupant le pouvoir et ses alliés, "demande à Macky (Sall) d'aller jusqu'au bout" dans cette affaire, rapporte Sud Quotidien. "Ceux qui tentent, par tous les moyens, de faire capoter l'opération de la traque des biens mal acquis, doivent déchanter", commente ce journal.