Pour résorber le problème du chômage en milieu rural, le directeur des Relations extérieures de l’Institut de technologies alimentaires (Ita), Fallou Sarr, appelle les maires à aider les groupements de femmes et associations de jeunes pour aller vers la création de petites industries au niveau local. Il s’exprimait hier, en marge d’un atelier de formation sur la gestion du budget des collectivités locales.
L’industrialisation du Sénégal doit se faire, selon le directeur des Relations extérieures de l’Institut de technologies alimentaires (Ita), au niveau territorial, en mettant en exergue les produits phares des terroirs. Ainsi, il faut essayer de développer une industrie. ‘’Dans le bassin arachidier, on dit que de plus en plus, l’arachide pose un problème au Sénégal. Or, pour nous chercheurs qui avons beaucoup travaillé pour la valorisation de l’arachide, nous pensons que cela devait être une opportunité pour les populations et les collectivités territoriales’’, souligne Fallou Sarr qui s’exprimait face à la presse, en marge d’un atelier de formation sur la gestion budgétaire des collectivités territoriales.
Le directeur des Relations extérieures de l’Ita rappelle ainsi que, dans la région de Kaolack, il y a énormément de petites unités de transformation de l’arachide. Elles produisent de l’huile d’arachide, de pâte ‘’d’extrême bonne qualité’’. ‘’Nous encourageons les maires à aider les groupements de femmes, associations de jeunes pour aller vers la création de petites industries au niveau local, pour résorber le problème du chômage. Mais aussi à créer des opportunités pour les femmes afin qu’elles développent des activités génératrices de revenus et lutter contre la pauvreté. Vous devez aider nos populations à se faire former sur le processus de transformation des produits locaux. Au lieu qu’elles les vendent bruts, qu’elles essayent d’y ajouter de la valeur’’, plaide M. Sarr, qui est par ailleurs conseiller à la commune de Ndangalma.
Sur ce, il informe que l’Ita a déjà développé beaucoup de technologies sur l’arachide, en particulier le traitement de son huile qui permet d’éliminer à plus ‘’98 % le taux d’aflatoxine’’, de la rendre beaucoup plus comestible. ‘’Ce que nous aussi avons fait sur la valorisation de la pâte d’arachide, la poudre d’arachide qui est utilisée avec le couscous, le riz, etc. Tout le travail que nous avons fait, c’est celui d’améliorer la qualité sanitaire des produits. A savoir éliminer le maximum d’aflatoxine’’, dit-il. Au fait, l’aflatoxine est une substance chimique qui est secrétée par un champignon au niveau du champ et pendant le stockage. Cette toxine peut être à l’origine du cancer du foie. ‘’C’est pour cela que les statistiques du cancer du foie montrent que le taux de prévalence est plus élevé au niveau du bassin arachidier. On consomme beaucoup plus d’aflatoxine qui se manifeste par un grossissement du ventre pour les hommes et qui, si c’est découvert tardivement, la personne peut atteindre la métastase’’, poursuit le directeur des Relations extérieures de l’Ita.
Cependant, malgré leur contribue dans l’amélioration de la qualité des produits locaux, M. Sarr informe que leur institut fait face à des difficultés de financement. Il rappelle que l’Ita est un institut de recherche de développement qui relève de l’Etat, qui fonctionne grâce à la subvention de l’Etat. Celle-ci ne prend généralement que le fonctionnement. ‘’Même pour la recherche que nous faisons, ce sont nos chercheurs qui écrivent des projets, vont chercher des financements qui sont souvent donnés par des bailleurs qui ont des préoccupations. Elles concernent les recherches et non le transfert généralement. Cette partie n’est pas la plus financée, aujourd’hui. C’est l’occasion d’attirer l’attention du gouvernement et les partenaires techniques et financiers sur le financement de ce volet qui est un transfert de technologies’’, affirme Fallou Sarr. D’après ce chercheur, il y a ‘’énormément’’ de recherches qui sont développées et qui ‘’dorment’’ dans leurs tiroirs.
‘’Nous aimerions bien transférer pour le bénéfice de nos populations. Si les collectivités locales avec leurs partenaires mettent le point sur ce volet transfert, l’Ita pourrait techniquement les accompagner, de même que leurs partenaires techniques. Et ensemble, nous pourrons aider leurs administrés dans la création et le développement des Pmi’’, estime le directeur des Relations extérieures de l’Institut de technologies alimentaires.