L’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade, qui devait rentrer mercredi à Dakar pour y soutenir son fils incarcéré, y arrivera finalement vendredi depuis le Maroc, a annoncé son parti dans un communiqué.
"Pour permettre à tous ceux qui le désirent de venir encore plus nombreux et plus enthousiastes pour l’accueillir", l’ex-président "a accepté de reporter son retour au vendredi 25 avril et éviter ainsi tout prétexte du gouvernement pour expliquer un éventuel refus d’autorisation d’atterrissage", indique le Parti démocratique sénégalais (PDS) dans ce texte publié mercredi soir.
Les partisans d’Abdoulaye Wade, qui avaient dans un premier temps annoncé son arrivée jeudi, ont accusé les autorités sénégalaises d’avoir empêché son avion d’atterrir mercredi comme prévu. Parti de Paris dans la matinée, M. Wade est resté bloqué à Casablanca.
Le régime du président Macky Sall, qui a battu M. Wade à la présidentielle de mars 2012, a démenti avoir voulu empêcher son avion d’atterrir à Dakar, invoquant une modification de dernière minute du plan de vol. Il a accusé l’ancien chef de l’Etat d’avoir cherché "un effet politique".
Pour le PDS, "les raisons invoquées pour justifier le défaut d’autorisation sont tout aussi farfelues que contraires à la vérité".
"Ce fait, particulièrement grave, (...) constitue une manifestation de la volonté de Macky Sall de transformer notre système démocratique en un système autoritaire", accuse le parti d’Abdoulaye Wade.
Après 22 mois d’absence du Sénégal depuis sa défaite à la présidentielle de 2012, Abdoulaye Wade devait rentrer mercredi à Dakar pour soutenir son fils Karim Wade.
Ce dernier, qui fut aussi son proche conseiller et un de ses principaux ministres, est emprisonné depuis le 17 avril 2013 et doit être jugé à partir de juin pour enrichissement illicite présumé.
De nombreux partisans du PDS, formation d’Abdoulaye et de Karim Wade, ont vainement attendu mercredi l’ancien président durant plusieurs heures le long de la route principale menant de Dakar à l’aéroport international.
Abdoulaye Wade, 87 ans, qui a dirigé le Sénégal de 2000 à 2012, avait prévu de tenir après son arrivée un meeting à Dakar, finalement interdit par le préfet de la ville par crainte de "troubles à l’ordre public".
Mais avant de quitter Paris, il avait demandé à ses partisans de se rassembler comme prévu, affirmant à une radio sénégalaise qu’il ne rentrait pas pour "déstabiliser" le régime de Macky Sall, son ancien Premier ministre.
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