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La polémique sur les contrats pétroliers continue d’être le moteur des quotidiens
Publié le lundi 17 juin 2019  |  Agence de Presse Sénégalaise
L`adoption
© aDakar.com par MC
L`adoption du code de la presse continue de faire débat au Sénégal
Photo: Revue de presse; Journaux
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Divers sujets font le menu de la livraison de lundi de la presse quotidienne, parmi lesquels les suites de l’affaire Pétro-Tim portant sur des allégations de corruption dans l’octroi de contrats pétrogaziers au Sénégal.

"C’est le désert à la DIC", la Division des investigations criminelles suite à l’appel à témoins lancé par le procureur Serigne Bassirou Guèye, chargé d’une enquête sur cette affaire née d’un documentaire de la chaîne publique britannique BBC.

Intitulé "Sénégal : Scandale à 10 milliards", ce documentaire publié le 3 juin dernier affirme démontrer comment la société de Frank Timis s’était vu retirer puis réattribuer son autorisation après l’accession au pouvoir du président actuel Macky Sall, en mars 2012.

Le film de la BBC cite notamment un paiement d’un montant de 250.000 dollars, soit 146 millions de francs CFA destiné à la société Agritans Sarl qui aurait appartenu à Aliou Sall, frère du président Macky Sall, présenté comme un facilitateur de Frank Timis de Timis Corporation pour l’attribution de contrats d’exploitation.

Cette somme représenterait selon un courriel des taxes de la société offshore de Timis dues à l’origine à l’Etat sénégalais.

Des paiements sont également cités, qui auraient été accordés à Aliou Sall par Pétrotim pour des services de consultance.

Le gouvernement sénégalais a battu en brèche ces allégations dans mémorandum, soulignant que le reportage de la BBC "est ponctué de graves et fausses allégations sur la gouvernance des ressources pétrolières du Sénégal", avait réagi le gouvernement dans un mémorandum publié à ce sujet.

Il soutient que le média anglais "avance, sans aucun fondement, le chiffre surréaliste de 10 milliards de dollars que l’État sénégalais aurait perdus dans une transaction entre deux compagnies privées, relative aux deux blocs précités".

"Ce chiffre est purement imaginaire. Il ne correspond à aucune réalité économique et financière du projet, encore moins à une quelconque perte de revenus futurs pour l’Etat du Sénégal", peut-on lire dans ce mémorandum rendu public par la porte-parole du gouvernement sénégalais, Ndèye Tické Ndiaye Diop.

Le gouvernement sénégalais, parle d’une "grave atteinte à la réputation de l’Etat du Sénégal", a par la suite annoncé, par la voix du garde des Sceaux, ministre de la Justice, que le procureur de la République a été chargé d’une enquête "complète sur l’ensemble des faits allégués".

Mais depuis que le procureur "a indiqué la direction de la Division des investigations criminelles (DIC) aux probables délateurs et autres témoins, détenant des preuves dans cette accablante affaire de corruption présumée, c’est le désert à l’avenue Carde", siège des enquêteurs, rapporte Kritik’.

Source A signale que Mayeni Jones par exemple, la journaliste de la BBC ayant conduit cette enquête, ne répondra pas à l’appel du procureur Serigne Bassirou Guèye. "Autant Dakar n’a pas extradé Papa Massata Diack vers la France, autant Abuja ne va pas le faire pour Mayeni Jones", indique une source de la chaîne britannique citée par le même journal.

L’Observateur signale pour sa part que l’enquête a pourtant bel et bien démarrée à la DIC, dont les services ’’vont commencer dès aujourd’hui à +cuisiner+ toutes les personnes détenant des informations ayant trait’’ à cette affaire.

Selon le journal, "c’est le président de +Alliance sauvons le Sénégal+, Babacar Mbaye Ngaraf qui ouvre le défilé des personnes +ressources+ devant être entendues par la DIC’’. L’As de son côté note que si la DIC "cuisine", section de recherche de la gendarmerie nationale "gère le volet technique’’.


Dans le même temps, les réactions à cette affaire continue, si ce n’est simplement des déballages. "Aar li nu bokk" par exemple, une plateforme mise en place en lien avec cette question, "maintient la pression", après avoir été empêchée d’organiser un rassemblement de protestation, vendredi, rapporte le quotidien Enquête.

"En dépit de la forte répression de son rassemblement le 14 juin dernier à la place de la nation (ex-Obélisque), la plateforme Aar Li Nu Bokk tire un bilan satisfaisant de cette manifestation. Cependant, elle annonce d’autres actions à mener à l’intérieur du pays et dans la diaspora, jusqu’à ce que le scandale sur les contrats pétroliers et gaziers soit tiré au clair et les responsabilités situées", écrit ce journal.


Su Quotidien signale ainsi que le docteur Cheikh Tidiane Dièye, membre fondateur de "Aar Li nu Bokk", qui se veut un mouvement citoyen, "annonce la poursuite de leur mouvement jusqu’à ce que toute la lumière jaillisse sur les contrats pétroliers".

’’Un dialogue sous les coups de matraque’’, renchérit Le Témoin quotidien au sujet de cette marche de ’’Aar Li nu Bokk’’ qui a été selon le journal ’’sévèrement réprimée’’, alors même que le pouvoir a appelé "les forces vives" du pays à un ’’dialogue national’’.


Les politiques et autres activités de la société civile ne sont pourtant pas les seuls à prendre position dans cette affaire qui intéresse jusqu’aux anciens hauts fonctionnaires dont l’ancien inspecteur général d’Etat Ngouda Fall Kane, ex-président de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF).

Dans des propos rapportés par Tribune, M. Kane juge que la responsabilité collective de "tous ceux qui ont participé à la validation de ce contrat" signé avec Pétro-Tim "est engagée". Il ajoute qu’Aliou Sall, le frère du chef de l’Etat cité dans cette affaire, "doit démissionner de toutes ses fonctions administratives et électives pour mettre à l’aise le président Macky Sall".

Aliou Sall, président de l’association des maires du Sénégal (AMS), est maire de Guédiawaye et président de la CDC, la Caisse des dépôts et consignation du Sénégal. Il a jusque-là exclut toute démission.

De même, Babacar Gaye, ancien porte-parole du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition), "enfonce Aliou Sall (Vox Populi) et demande à Macky Sall de le limoger", le même journal faisant état, dans le même temps, du "sévère avertissement" du khalife général des khadres, Cheikh Bécaye Kounta de Ndiassane, lequel rappelle que le pétrole "a déjà mis le feu dans beaucoup de pays".

"Nous ne devons pas accepter qu’une telle situation se produise au Sénégal", dit le khalife, avant d’ajouter à la Une de Vox Populi toujours : "Il n’est pas question que cette polémique entre pouvoir et opposition vire au drame".

"Face à la vive polémique qui a suivi l’octroi des blocs de Saint-Louis offshore profond et Kayar offshore profond, le khalife général de la khadria par la voix de son porte-parole, appelle les acteurs politiques à la sérénité afin d’éviter au Sénégal la +malédiction du pétrole+", rapporte également Libération.

Mais à en croire Walfquotidien, cette affaire ’’continue de prendre des proportions qui dépassent les palabres des militants. Entre la presse étrangère qui braque ses projecteurs sur le Sénégal, les voisins qui ricanent, la hausse des cris de l’opposition, ou encore l’ITIE qui suspend un prix qu’il devrait délivrer à Macky Sall, le Sénégal devient la risée du monde’’.

Le journal Le Quotidien, loin de ce sujet, s’intéresse aux chantiers du Train express régional (TER) et aux difficultés financières de l’Etat, qui reste devoir ’’60 milliards aux entreprises’’, selon le journal. ’’La dette intérieure atteint 1.000 milliards’’, indique Le Quotidien.

Le Soleil parle aussi du TER et du satisfecit du président Macky Sall à l’issue d’une visite des chantiers de ce projet, mais ce journal ouvre véritablement son édition sur la problématique de la protection de l’enfance au Sénégal. ’’Un dispositif juridique robuste’’, affiche-t-il.

BK
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