Un nouveau pas a été franchi, hier, dans l’enquête sur la mort de l’étudiant Fallou Sène. En fait, le gendarme suspecté, le sous-lieutenant Moustapha Sané, a été inculpé pour coup mortel. Toutefois, il n’a pas été placé sous mandat de dépôt, mais sous contrôle judiciaire. Le dossier est confié au doyen des juges Samba Sall, dit-on.
Mais ce n’est pas lui qui a procédé à l’inculpation du gendarme, car étant absent. Il a été remplacé par un de ses collègues, mais c’est lui qui poursuivra l’instruction. Et si, à l’issue, le magistrat instructeur trouve assez de preuves attestant le coup mortel, le gendarme sera traduit devant un tribunal militaire. La peine encourue varie entre 5 et 10 ans. On n’est encore loin de là. C’est dire que la famille de Fallou Sène devra encore patienter, avant de voir cette affaire élucidée.
Etudiant en 2e année de lettres modernes à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, la victime a été tuée par balle, le 15 mai 2018. C’était lors d’échauffourées entre étudiants et gendarmes. Depuis lors, l’enquête avançait à pas de caméléon, suscitant la colère des étudiants et de la famille qui ne cessaient de réclamer justice.
Au cours d’un point de presse qu’il animait mercredi dernier, le procureur de la République a fait entrevoir l’espoir, en annonçant la réception de l’ordre de poursuite émanant du ministère des Forces armées. Par la même occasion, Serigne Bassirou Guèye informait l’opinion que la brigade prévôtale serait saisie le lendemain. Du coup, le sous-lieutenant Moustapha Sané a vu la machine judiciaire s’emballer, car il a été déféré au parquet. Heureusement que le juge lui a accordé la liberté provisoire.