Le tribunal correctionnel de Digne a condamné à une amende ce jeudi l'ancien joueur de l'OM Souleymane Diawara, qui était poursuivi dans une affaire d'extorsion. Ses proches ont écopé de prison avec sursis.
Trois ans de prison, dont un ferme, avaient été requis fin avril contre Souleymane Diawara, jugé à Digne-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence) dans une affaire d'extorsion à l'encontre d'un vendeur de voitures de luxe avec lequel il avait un contentieux. Ce jeudi, le tribunal correctionnel l'a relaxé pour la complicité d'extorsion de fonds mais l'a condamné à 270 jours-amendes à 40 €, pour complicité d'extorsion de véhicule. Retour sur les faits.
Voiture volée et « gros bras »
Diawara avait acheté en 2012 pour 50 000 euros, en liquide, une Porsche Cayenne. Le vendeur, depuis condamné pour escroquerie dans une autre affaire, ne lui aurait pas dit qu'il s'agissait d'une voiture volée. Le tribunal reprochait à l'ancien international sénégalais d'avoir envoyé trois ans plus tard son frère et quatre autres personnes au domicile du vendeur, lui réclamant un versement de 50 000 euros et repartant avec une BMW « en gage ».
Lors du procès, le procureur avait dénoncé « une expédition avec des gros bras recrutés, qui n'est pas née de manière spontanée », alors que Diawara et ses coprévenus avaient récusé toute opération punitive préméditée. Le joueur, présent à l'audience, avait fait deux mois et demi de détention provisoire à l'époque des faits, en 2015.
« Mon client n'est pas le dangereux individu décrit » - Me Keren Saffar, avocate de Souleymane Diawara
Selon La Provence, ses complices, dont son frère, ont tous écopé de peines de neuf à dix-huit mois de prison avec sursis pour la complicité d'extorsion du véhicule. Et ont tous été condamnés à verser à la victime, sa femme et ses enfants 9 000 euros de dommages et intérêts.
« Le tribunal correctionnel de Dignes-les-Bains a relaxé Souleymane Diawara pour les faits principaux qui l'avaient conduit en détention il y a quatre ans et l'a condamné à une peine d'amende pour ceux, moins graves, qu'il avait expliqué, a commenté Me Keren Saffar, son avocate. Nous regrettons que la justice d'hier, dans un élan répressif, n'ait pas été rendue sereinement, provoquant l'arrêt anticipé de la carrière professionnelle de ce grand défenseur, loué par ses pairs. Mon client n'est pas le dangereux individu décrit par la partie civile et par le procureur. Le tribunal a entendu et suivi nos arguments. Souleymane Diawara ne retournera pas en prison. »