Des militantes de la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance (PFPC) veulent élaborer un plan d’actions national, afin d’harmoniser leurs interventions pour la paix dans la région méridionale, a déclaré, mercredi, la présidente Ndéye Marie Thiam.
‘’Il s’agit, pour nous, de sortir un plan d’actions national où toutes les femmes du Sénégal effectueront un travail pour la résolution du conflit en Casamance. Que dans chaque région du Sénégal, les femmes comprennent que le conflit en Casamance est un conflit sénégalais’’, a-t-elle déclaré.
La présidente PFPC s’exprimait en marge d’un atelier de restitution de l’étude de base cartographiant l’implication des femmes dans le conflit en Casamance.
Cette étude entre dans le cadre d’un ‘’Programme de mobilisation et de formation pour une meilleure implication des femmes dans la résolution du conflit en Casamance’’, initié par la PFPC et l’association Femmes Africa Solidarité (FAS).
A la demande de la PFPC, des experts ont rencontré 50 organisations féminines en Casamance, entre janvier et mars derniers, pour mesurer leur implication dans la construction de la paix selon une approche socio-anthropologique, a informé Ibrahima Kâ, chef de mission.
''L’objectif visé à travers cette étude de base est de mesurer le degré d’implication des organisations féminines dans la résolution de la crise casamançaise, définir un plan d’action prioritaire pour renforcer la PFPC sur le plan organisationnel et institutionnel'', a révélé l’expert.
‘’L’étude de base a révélé une forte implication des femmes dans le processus de paix en Casamance. Les femmes y ont joué un rôle fondamental depuis 1990 à travers leurs organisations respectives’’, a signalé M. Kâ.
‘’L’étude a fait ressortir le rôle fondamental joué par les femmes des régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda regroupées autour d’une plateforme dans le cadre du processus de paix et de la reconstruction de la Casamance’’, a ajouté Ibrahima Kâ.
L’expert a souligné que ‘’la PFPC s’est beaucoup impliquée dans la sensibilisation et l’information dans le but d’amener les parties belligérantes (l’Etat du Sénégal et le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance, MFDC, rébellion), à privilégier la résolution politique du conflit’’.
Il a relevé que les femmes ont participé au rapprochement des différentes factions du mouvement indépendantiste. Mieux, a noté Ibrahima Kâ, elles ont même contribué à externaliser la sensibilisation du conflit en dehors de la Casamance.
Le chef de mission de l’étude cartographiant l’implication des femmes dans le conflit en Casamance a relevé de bonnes pratiques dans ce domaine.
A ce propos, il a évoqué l’audition des candidats à la présidentielle de 2012 qui ont pris l’engagement devant les militantes de la PFPC d’aller à la table des négociations et de favoriser leur implication dans la résolution du conflit en Casamance.
Ibrahima Kâ a évoqué des insuffisances de la PFPC sur le plan organisation et fonctionnement qui l’empêchent de se repositionner par rapport aux organisations membres