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Sortie du Bâtonnier de l’Ordre des avocats contre des procureurs: L’UMS condamne des “attaques personnelles“ inacceptables
Publié le lundi 27 mai 2019  |  Sud Quotidien
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© aDakar.com par MC
Table ronde sur la situation de la Justice au Sénégal
Dakar, le 29 mars 2018 - Une table ronde sur: "La justice au Sénégal: état des lieux et réformes", s`est tenue à Dakar. Des juristes, des magistrats, des avocats et des acteurs de la société civile ont pris part à cette importante rencontre d`échanges. Photo: Souleymane Téliko, président de l’Ums
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La sortie de Me Mbaye Guèye, Bâtonnier de l’Ordre des avocats, en marge de la cérémonie de prestation de serment des 18 avocats stagiaires, contre des juges notamment des parquetiers, met l’Union des magistrats de Sénégal (UMS) dans tous ses états. L’UMS qui condamne «avec la plus grande fermeté ces attaques personnelles», «juge inacceptable» que le bâtonnier «puisse s’ériger en censeur des magistrats et brandir contre eux des menaces».

L’Union des magistrats de Sénégal (UMS) ne décolère pas contre Me Mbaye Guèye, Bâtonnier de l’Ordre des avocats. Dans un communiqué de son Bureau exécutif daté d’hier, «l’UMS condamne avec la plus grande fermeté ces attaques personnelles en déphasage avec les règles les plus élémentaires de courtoisie et de respect qui doivent prévaloir entre avocats et magistrats et qui sont d’autant plus injustifiées qu’elles sont faites sur la base de considérations fondées sur une opinion personnelle du déroulement d’une procédure.»

Dans le texte, l’Union rappelle «qu’aucune disposition légale n’interdit une arrestation devant la prison et qu’en tout état de cause, les divergences de vues qui sont le propre du débat judiciaire, doivent trouver leur solution à travers l’exercice des voies de recours. Mais, elle juge inacceptable qu’une personne, fut-elle bâtonnier, puisse s’ériger en censeur des magistrats et brandir contre eux des menaces. L’UMS en appelle au sens de la retenue et de la responsabilité de tous.»

Et la source de relever que «le 22 mai 2019, le Bâtonnier de l’Ordre des avocats a fait de graves déclarations à l’encontre des magistrats du parquet qu’il accuse d’arrestations illégales. Par ailleurs, il a fait des menaces de déballages et même de saisine d’organismes des Nations Unies et a accusé le Procureur de la République de Dakar d’avoir instruit la violation délibérée du Règlement n°5/CM/UEMOA dans l’affaire Kalifa Sall.»

LES POPOS DU BATIONNIER QUI «DERANGENT»

En effet dans le feu de l’actualité de l’annulation de la procédure de l’affaire Thione Seck par le juge et l’appel interjeté par le Parquet, le Bâtonnier de l’Ordre des avocats a fustigé la démarche du Procureur. «On me l’a rapporté et c’est avéré que des Procureurs, lorsque leurs procédures sont annulées et que la libération du détenu est ordonnée, ils demandent à la Police d’aller attendre le détenu devant la prison pour l’arrêter à sa sortie et reprendre la procédure. Ce qui est anormal», a-t-il dit en marge de de la cérémonie de prestation de serment des 18 avocats stagiaires.

Et de poursuivre: «si jamais on me pousse à bout, je révèlerai tous leurs secrets. Pour le moment, je m’en arrête à ça… Qu’on arrête, sinon le barreau, sous ma direction, saisira toutes les juridictions internationales, les organismes des Nations Unies pour que cette affaire connaisse une fin». Soulignant que tous les pays de l’UEMOA pratiquent le texte du Règlement N°5 à l’exception du Sénégal, Me Guèye a noté qu’«aucun magistrat ne peut juger le fond sans passer par la forme. Il faut que la forme soit régulière pour que le fond puisse être jugé. Il se trouve que dans l’affaire Thione Seck, la forme n’a pas été bonne. Il a été entendu à la Gendarmerie alors qu’on ne lui a pas notifié qu’il a le droit de se faire assister par un avocat. Et les enquêteurs ne l’ont pas mentionné dans le procès-verbal. C’est ce qui a motivé la nullité».

A en croire Me Mbaye Guèye, le dossier des faux billets est comparable à celui de Khalifa Sall. «Il se trouve que ce dernier a été convoqué librement. Mais à la Brigade des affaires générales (BAG), il a été mis dans une salle et les enquêteurs, conformément à leur métier, ont commencé à l’interroger. Son avocat Me El Hadj Diouf est arrivé, mais on lui a refusé d’assister à l’interrogatoire de son client. Il m’a appelé pour m’en a informé. J’ai appelé le Procureur et il m’a dit que Khalifa Sall n’a pas été arrêté car après l’interrogation, il rentre chez lui et le texte parle d’arrestation et non d’interrogation. La conséquence n’a pas raté, car la Cour d’Appel a annulé le procès-verbal d’enquête, mais n’a pas ordonné sa liberté. Les conséquences qu’elle devait en tirer, je ne suis pas en mesure d’en parler, car je n’ai pas lu les arrêts et je n’étais pas dans le dossier».
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