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Droits humains au Sénégal : Regards croisés sur le rapport de l’Ue
Publié le vendredi 24 mai 2019  |  seneweb
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© Autre presse par DR
Un groupe d`enfant dans les rues
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Le Conseil des affaires étrangères a adopté, ce jeudi, le rapport 2018 de l’Union européenne sur les Droits de l’homme et la démocratie dans le monde. En ce qui concerne le Sénégal, l’instance internationale relève des progrès par rapport aux pays de la sous-région.

Toutefois, il y a encore des efforts à fournir, pour venir à bout du surpeuplement carcéral, de la situation des enfants des rues, des violences basées sur le genre, etc. Ces observations ne laissent pas de marbre le Comité sénégalais des droits humains et la Rencontre africaine pour la défense des Droits de l’homme (Raddho).

Surpeuplement carcéral

Les 37 établissements pénitentiaires du Sénégal ont une capacité d’accueil de 4224 détenus. Laquelle est largement dépassée aujourd’hui. Nos prisons abritent plus de 12 000 pensionnaires. Ce surpeuplement n’a pas échappé à la vigilance de l’Union européenne. Elle reconnait certes les efforts déployés pour améliorer les conditions de détention dans les prisons sénégalaises, mais déplore la surpopulation carcérale et les longues détentions préventives qui restent fréquentes, surtout à Dakar, Saint-Louis, Diourbel, Kaolack et Ziguinchor.

«Le surpeuplement des prisons et les conditions carcérales demeurent l’un des ventres mous des Droits de l’homme au Sénégal. Pis, les prisonniers sont dans des conditions exécrables. Et nous reprochons à l’Etat du Sénégal de ne pas trouver des solutions efficaces pour lutter contre cette situation, en mettant sur pied des peines alternatives à l’emprisonnement, par exemple», s’insurge Sadih Ndiaye, Secrétaire général de la Raddho. Un avis que ne partage pas le Comité sénégalais des droits humains.

«Depuis très longtemps, des mesures sont en train d’être prises. La carte judiciaire du Sénégal a été modifiée en supprimant les cours d’assises et en mettant en place les chambres criminelles permanentes qui permettent à tous les tribunaux de grande instance de traiter des affaires criminelles à temps. Ce qui va permettre de désengorger les prisons», souligne Me Pape Sène.

Cependant, il n’a pas manqué de rappeler les projets de construction de prisons, notamment à Sébikotane et à Diamniadio.

Les enfants des rues

Les organisations de défense des droits humains sont unanimes. La situation des enfants des rues est préoccupante au Sénégal. «Les poursuites à l'encontre des personnes qui les exploitent sont encore insuffisantes. Les personnes Lgbti risquent l'agression et/ou la détention arbitraire», regrette l’Union européenne dans son rapport 2018 sur les droits humains. Des propos corroborés par la Raddho, malgré la volonté affichée du gouvernement de retirer les enfants de la rue et, par ricochet, lutter contre la mendicité et la traite des enfants. «Les opérations de retrait des enfants de la rue n’ont pas donné les résultats escomptés. Au-delà de ça, nous sommes en train de travailler avec l’Etat du Sénégal pour avoir une loi afin de moderniser les ‘daaras’. A partir de là, nous pourrons réguler le secteur», affirme Sadih Niass.

Pourtant, le Sénégal a ratifié presque toutes les conventions relatives à la protection des droits de l’enfant. Aujourd’hui, le Comité de pilotage du Projet d’appui à l’éradication de la mendicité et de la maltraitance des enfants au Sénégal est mis en place. «Il y a un projet du code de l’enfant qui est en gestation. Et ce projet prend en charge cette question liée aux enfants de la rue et de la maltraitance des enfants. Donc, il peut être une solution par rapport à la situation des enfants des rues», soutient Me Pape Sène.

Mutilations génitales féminines

Malgré la loi de 1999 qui incrimine les mutilations génitales féminines, l’excision reste toujours une réalité au Sénégal. Le taux de prévalence est toujours alarmant au nord et au sud du pays. «Le Comité technique national pour l’abandon des mutilations génitales féminines est mis en place. Et c’est un outil, au plan institutionnel, qui nous permet de lutter contre ce fléau», déclare le président du Comité sénégalais des droits humains.

De larges campagnes de sensibilisation sont initiées par des organisations nationales et internationales. Mais pour la Raddho, il faut faire plus et mieux. «Dans ce domaine, le Sénégal devrait faire beaucoup plus d’efforts», clame Sadih Niass.

Outre ces sujets, la corruption, les questions électorales, entre autres, sont autant de points qui sont abordés dans le rapport 2018 de l’Union européenne sur les droits humains.
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