Lors de la réunion tenue ce mercredi par l’ONUSIDA, en marge de la 72ème Assemblée mondiale de la Santé, le Sénégal a été cité en exemple devant plusieurs pays et partenaires dans le cadre de la lutte contre la drogue, grâce à son Centre de prise en charge intégré des addictions CEPIAD, à l’Hôpital Fann de Dakar.
Le Président Olusegun Obasanjo qui présidait la 72ème Assemblée mondiale de la Santé, a magnifié les progrès importants réalisés par le Sénégal dans la prise en charge des personnes dépendantes des drogues. La Directrice générale de la Santé, Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye, qui représentait le Ministre de la Santé et de l’Action sociale, a soutenu que l’Afrique de l’Ouest est devenue une zone de consommation, de transit et de production de drogues. « Au problème de cannabis connu de longue date, est venu s’ajouter ceux des drogues injectables et des nouvelles drogues de synthèse. Notre population majoritairement jeune, nous oblige à adopter des politiques cohérentes et rigoureuses en matière de drogues dans la sous-région », dit-elle. A l’en croire, le Sénégal, conformément aux recommandations des Nations unies, de l’Union africaine et de la CEDEAO, se veut leader dans la lutte contre les drogues en Afrique de l’Ouest.
« Ainsi, l’engagement de l’Etat se traduit par la mise en œuvre d’un plan stratégique multisectoriel coordonné par le comité interministériel de lutte contre la drogue (CILD). Au sein de la division de la santé mentale du Ministère de la Santé et de l’Action sociale, il a été créé le bureau « Usage de substances psycho-actives, addictions », fait-elle savoir. Et de renchérir : « Le Sénégal est le premier pays dans la sous-région à avoir mis en place des activités de réduction de risque pour les usagers de drogues injectables qui a abouti à la mise en place d’un centre de prise en charge intégré (CEPIAD) des addictions avec une dispensation de Méthadone. Ces deux activités ont contribué à la lutte contre la transmission du VIH chez les utilisateurs de drogue par voie injectable déjà fragilisés ». Sur cette liste, la directrice générale de la santé y ajoute la mise en place un diplôme d’Université (DU) d’addictologie à l’Université Cheikh Anta Diop, avec une première promotion de 15 acteurs dans le domaine des addictions toutes professions confondues (Psychiatres, Médecins généralistes, Psychologues, acteurs de la société civile). En ce sens, elle renseigne que ces actions inscrivent dans un processus de décentralisation des centres de prise en charge. « Deux sont déjà mis en place au niveau de Mbour et du Centre hospitalier psychiatrique de Thiaroye », souligne-t-elle. Au terme de cette rencontre, le Sénégal recommande l’harmonisation des outils de prise en charge, la révision du lien drogue et prison. Ce qui expose les drogués aux risques de sevrage, de stigmatisation et diminue leurs chances de recevoir les soins nécessaires par rapport à leur état de santé.