Les journaux sénégalais, reçus jeudi à APA, traitent principalement de la résurgence du débat sur l’application de la peine de mort découlant d’une série de meurtres commis récemment dans le pays.
Constatant la recrudescence de la délinquance, des crimes et des accidents, Le Soleil informe que « Macky Sall et Serigne Mountakha (Mbacké) montent au front ».
En effet, dans les colonnes du quotidien national, le Khalife général des Mourides (l’une des principales confréries du Sénégal), par la voix de son porte-parole Serigne Bass Abdou Khadre, appelle à une « introspection, à la prière et au repentir face aux tumultes de l’heure » là où le président de la République annonce « la tenue, en août prochain, d’un Conseil présidentiel sur la sécurité des personnes et des biens ».
Face à la multiplication de la violence extrême au Sénégal, d’aucuns souhaitent que soit restaurée, au plus vite, la peine de mort. A en croire Serigne Mountakha Mbacké, cité par L’AS, « nul ne tuera s’il est certain qu’il sera tué juste après son forfait ».
Le même journal d’ajouter que le guide de la communauté mouride soutient que « celui qui tue une personne avec préméditation est immédiatement soumise à la peine capitale et l’enfer sera sa dernière et éternelle demeure ». L’Observateur en conclut que le Khalife général des Mourides prône la stricte application de « la loi du Talion ».
Sous le titre « le discours fort du Khalife », EnQuête rapporte ces propos de Serigne Mountakha Mbacké : « nous ne devons pas perdre de vue que toute vie est précieuse ». Dans ce quotidien, le petit-fils de Cheikh Ahmadou Bamba (fondateur de la confrérie mouride) martèle que « la vie humaine est sacrée. Nul n’a le droit d’abréger la vie de l’autre ».
Par conséquent, « le Khalife général des Mourides demande aux autorités de veiller sur la sécurité des Sénégalais », rapporte Vox Populi.
En ce qui concerne le retour de la peine de mort, « le Sénégal cherche (toujours) sa voie », indique Sud Quotidien.
Interviewé par ce journal, l’Abbé Alphonse Ndour, Curé de la Paroisse Saint-Paul de Grand-Yoff, estime que « l’abolition de la peine de mort (en 2004 au Sénégal) est une avancée sur laquelle on ne devrait jamais revenir ».
Pour sa part, Aby Diallo, la présidente de l’Association des juristes sénégalaises (AJS) se demande, dans Sud Quotidien, « à quoi bon, aggraver ou amener une autre sanction si celles qui existent (déjà) ne sont pas bien appliquées».