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Affaire Henri Ndiaye - Le procureur a requis 2 ans d’emprisonnement ferme pour Henriette Juliette Sambou
Publié le jeudi 23 mai 2019  |  Enquête Plus
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© Autre presse par DR
La Justice poursuit son enquête dans l`affaire des violences électorales à Tambacounda
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Le tribunal de grande instance de Diourbel a refusé, hier, du monde. Les élèves sont venus nombreux assister au procès de leur camarade Henriette Juliette Sambou, inculpée pour coups et blessures volontaires ayant occasionné la mort sans intention de la donner. Les faits avaient eu lieu au village de Ngohé, le 17 mars 2019. Le délibéré est fixé au 18 juin prochain, après que le ministère public a requis 2 ans d’emprisonnement ferme contre la prévenue et 6 mois contre Mélanie Diatta, poursuivie pour non-assistance à personne en danger et exploitation illégale d’un débit de boissons alcoolisées.

‘’Je ne voulais pas attenter à sa vie. Je ne l’ai pas fait exprès. Je demande à sa famille de me pardonner’’. C’est en sanglots que l’élève Henriette Juliette Sambou s’est exprimée, lorsque le président du tribunal l’a rappelée à la barre pour dire son dernier mot sur cette affaire dont Me Assane Dioma Ndiaye dit qu’elle a ‘’suffisamment bouleversé et traumatisé tout un village’’.

Selon l’avocat, ‘’c’est une jeune fille qui sera peut-être traumatisée toute sa vie. La partie visée n’était pas névralgique. Il faut accompagner à la resocialisation et, pour ce faire, le tribunal doit relaxer purement et simplement les prévenues’’. Même son de cloche pour son confrère Me Théophile Kayossi, commis pour la défense de la présumée meurtrière Henriette Juliette Sambou et de sa mère Mélanie Diatta.

D’abord réticent, l’avocat dira à la barre du tribunal avoir finalement accepté de défendre la prévenue Henriette présentée comme une fille polie et très bien éduquée. Pour cette raison, Me Théophile Kayossi dira : ‘’Elle mérite clémence, parce que les parents d’Henri ont pardonné. Cette fille n’est pas dangereuse, il faut lui tendre la perche. C’est une fille exemplaire. Elle est aussi victime du destin. Elle vous tend ses bras et vous demande pardon. S’agissant de Mélanie, il faut alléger sa souffrance.’’

Gagné par l’émotion, le conseil n’a pu aller au bout de sa plaidoirie. Auparavant, son confrère Serigne Diongue, commis pour la défense des deux prévenues, a demandé au tribunal d’être plus clément, afin de permettre à l’élève Henriette Sambou de pouvoir poursuivre ses études et passer son examen du Baccalauréat. D’ailleurs, pour cet examen, Henriette Juliette Sambou a laissé entendre que, grâce à ses professeurs, elle continue de suivre ses cours avec les photocopies qu’on lui fait parvenir, avec l’autorisation de l’Administration pénitentiaire.

Habillée d’une robe noire avec un foulard de couleur rose sur la tête, la jeune élève de 21 ans était inconsolable. Elle a passé l’essentiel de son face-à-face avec le juge en pleurs, regrettant son geste. Si elle en est arrivée à commettre l’irréparable, dira-t-elle, ‘’c’est parce que j’étais excédée et agacée par les attouchements et autres avances indécents de tonton Henri Ndiaye’’. Elle a fini par lui asséner un coup de couteau l’atteignant au niveau de la cuisse gauche, provoquant une hémorragie qui sera fatale à la victime qui rendra l’âme, quelques heures après son évacuation à l’hôpital de Diourbel.

S’agissant de sa mère Mélanie Diatta, elle a été poursuivie pour non-assistance à personne en danger et exploitation illégale d’un débit de boissons alcoolisées. Cette dame, connue des services de sécurité pour avoir été traduite devant les tribunaux et condamnée à plusieurs fois pour exploitation illégale d’un débit de boissons alcoolisées, s’est justifiée sur son commerce. ‘’C’est pour survivre que je pratique ce métier’’, a-t-elle déclaré. Toutefois, elle a nié n’avoir pas porté assistance à la victime, parce que, dit-elle, ‘’je n’étais pas dans la maison. A mon retour, lorsque j’ai rencontré Henri devant la porte et que j’avais vu des traces de sang et qu’il perdait aussi beaucoup de son liquide précieux, je me suis empressée de lui attacher la partie blessée. Philippe et Jean-Marie s’affairant à chercher un véhicule pour le transporter à Diourbel’’.

Appelés à la barre, Jean-Marie Ngom et Philippe Gana Diop ont nié n’avoir pas porté assistance à la victime. La partie civile, représentée par Daouda Ndiaye, frère du défunt, a déclaré que la veuve du défunt a pardonné. Selon Daouda Ndiaye, ‘’c’est le destin qui l’a voulu ainsi. Mon regretté papa et la maman Mélanie partageaient beaucoup. Tout comme Henri qui, presque, passait le plus clair de son temps dans la maison de Mélanie Diatta’’.

Pour le ministère public, les faits sont constants, la culpabilité d’Henriette Juliette Sambou est établie. Et pour cette raison, il a requis une peine d’emprisonnement ferme de 2 ans. En ce qui concerne sa mère Mélanie Diatta, le procureur a demandé qu’elle soit retenue dans les liens de la prévention pour 6 mois. Quant aux autres prévenus, à savoir Philippe Gana Diop, aide-infirmier, et Jean-Marie Ngom, enseignant de son état, il a requis une peine d’avertissement. Le délibéré est fixé au 18 juin prochain.

Boucar Aliou Diallo (DIOURBEL)
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