Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Érosion côtière : Saint-Louis, Kayar, Bargny…, les côtes sénégalaises en voie de disparition
Publié le mardi 21 mai 2019  |  Setal.net
Macky
© Présidence par DR
Macky Sall et Emmanuel Macron à Guet-Ndar, à Saint-Louis
Les présidents Macky Sall et Emmanuel Macron se sont rendus à Guet-Ndar, à Saint-Louis, pour constater l`avancée de la mer et l`érosion côtière qui menacent la ville tricentenaire.
Comment


La furie de la mer, l'année dernière, a fait des morts et beaucoup de dégâts matériels à Saint-Louis, Kayar et Bargny. Dans ce reportage, SeneWeb vous montre l'étendue et l'ampleur du phénomène de l'érosion côtière qui menace les côtes sénégalaises, les populations et leurs activités économiques.

Samedi 24 novembre. Le quartier Santhiaba à Saint-Louis se réveille dans l'émoi et la consternation. Le vieux Abdoulaye Fall est décédé. Victime de l'effondrement de sa concession, lors de la houle survenue une semaine plus tôt, le septuagénaire a succombé à ses blessures.

Le calme plat règne dans la maison mortuaire, située à quelques jets de pierres de la mer. Les autres membres de sa famille, qui s'en sont sortis avec des blessures, ont déjà trouvé refuge chez des parents dans d'autres quartiers. De leur demeure, il ne reste que des débris. La cour est envahie par les eaux. Quelques affaires flottent çà et là. Condamnées à la poubelle.

"La mer a frappé vers 6 heures du matin", informe Oumar Diouf, beau-fils du défunt et témoin des faits.

Les dégâts ont touché Santhiaba, mais également Guet Ndar. Pas moins de 20 maisons ont été complètement rasées dans les deux quartiers. Plus d'une trentaine de concessions, baraques, et autres maisons de fortune, submergées. Sans compter la destruction des hangars qui abritaient les palabres des vieux retraités. Selon des témoins, la houle des 18 et 19 novembre est plus violente que celle de 2010.

Dans cette partie de Saint-Louis, l'érosion côtière hante le sommeil des habitants. Et même des morts. Les cimetières "Thiakha Ndiaye" sont également sous les eaux. Plusieurs tombes sont en sursis.

"Avec plus de 700 km de littoral, le Sénégal est l'un des pays d'Afrique de l'Ouest les plus touchés par l'érosion côtière. La mer avance chaque année de 1 à 1,33 mètre."
À 233,5 km de Saint-Louis, Kayar aussi panse ses plaies. La mer a frappé deux fois. La première, renseigne Alioune Ndoye, le premier adjoint au maire, elle a détruit trois maisons et une auberge. La seconde, selon l'élu, a ravagé sept maisons, endommagé quatre stations d'essence et fait perdre aux micro-mareyeuses plusieurs caisses de poissons.

Bargny, à 56 km, a subi la furie de la mer trois mois avant Saint-Louis et Kayar. La houle, puissante, a englouti une vingtaine d'habitations. "C'est devenu récurrent dans notre ville, signale Mbargou, un jeune du quartier Bargny Guedj. Si la situation est périodique dans les autres localités côtières, ici, nous vivons cela presque tous les jours. Nous n'avons pas les moyens pour déménager. La mort nous guette quotidiennement."

Avec plus de 700 kilomètres de littoral, le Sénégal est l'un des pays d'Afrique de l'Ouest les plus touchés par l'érosion côtière. La mer avance chaque année de 1 à 1,33 mètre, d'après un rapport du Centre de suivi écologique (CSE), publié en 2015. "Le plus fataliste invoque Dieu, là où le spécialiste retiendra parmi les causes, l'action de l'homme sur la nature", faisait observer l'environnementaliste, Pape Goumbo Lô, à propos des causes de l'érosion côtière au Sénégal.

Les localités côtières, où la principale activité reste la pêche, sont particulièrement exposées au réchauffement climatique et son corollaire qu'est la montée des océans. Cela se traduit par des manifestations souvent destructrices.

Face au phénomène, l'État colmate les brèches et tente d'essuyer les larmes des populations touchées. En attendant des solutions pérennes.
Commentaires